Symantec s'est discrètement séparé de son entité en charge de la gestion des performances applicatives. En fait, il s'agit de ce qu'étaient devenus des éditeurs Precise et Jareva à la suite de leur rachat par Veritas en 2002, soit trois ans avant que ce dernier ne soit à son tour absorbé par Symantec en 2005. Cette vente à un fond d'investissement montre que Symantec jette l'éponge sur un marché pourtant porteur, celui de la virtualisation. Derrière ce terme, très en vogue au point de perdre un peu d'acuité, on trouve bien les savoir-faire conjugués de Precise et de Jareva qui visaient la surveillance des performances applicatives, la disponibilité matérielle et réseau ainsi que l'automatisation des actions correctives sur l'ensemble du système d'information. Ce qui s'appelait hier "utility computing" se nomme aujourd'hui pour des raisons de mode, virtualisation de l'infrastructure. Veritas avait fait montre de perspicacité en 2002 en reprenant à la fois un spécialiste de la gestion des infrastructures (Precise) et un autre de l'allocation de ressources serveur (Jareva). A l'époque, il ne manquait plus qu'une compétence en matière de virtualisation des serveurs eux-mêmes pour parfaire le tableau stratégique dessiné par Veritas. Mais c'est EMC qui a mis la main sur VMware, Veritas/Symantec devant se contenter d'Ajasent. Ce dernier, spécialiste de la virtualisation sur serveur uniquement Sun, n'est jamais parvenu à étendre sa compétence là où elle importe le plus : sur serveurs x64 sous Windows Server ou Linux. Aujourd'hui, la vente de Precise/Jareva signe l'arrêt officiel d'une tentative de diversification avortée.