En quelques jours, Thales a montré son appétit en termes de croissance externe. Après Cobham spécialiste des systèmes de communications de cockpit (opération à 1,1 milliard de dollars), le groupe français a annoncé l’acquisition d’Imperva pour un montant de 3,6 milliards de dollars. La société américaine était détenue par le fonds d’investissement Thoma Bravo depuis janvier 2019. L’opération devrait être finalisée début 2024 après approbation des autorités de régulation.

Créé en 2002 à San Mateo par Shlomo Kramer, Amichai Shulman and Mickey Boodaei, Imperva propose plusieurs offres de cybersécurité allant de la protection des applications (WAF, sécurisation des API, anti-DDoS) à la sécurité des données (sur site ou dans le cloud). Sur le plan financier, elle affiche des revenus de 500 M$ en 2022 et comprend plus de 1 400 collaborateurs, avec une présence dans 180 pays. Côté client, elle compte 35 % des entreprises répertoriées dans le classement « Fortune 100 », ainsi que plusieurs grands groupes dans les secteurs des services financiers, des télécommunications, de l’énergie, de la santé, du commerce de détail et du e-commerce.

Des synergies et une rationalisation des activités cyber civiles

Avec ce rachat, Thales entend étoffer son portefeuille en matière de cybersécurité. Il se déclinera autour de 3 axes : l’identité (compétence exclusive de Thales), la sécurité des applications (portefolio d’Imperva) et sécurité des données (combinaison des deux expertises). Le groupe français estime que la complémentarité des offres générera 110 millions de dollars en rythme de croisière (50 millions de dollars sur les coûts et 60 millions sur le chiffre d’affaires).

Thales profite de cette acquisition pour annoncer à partir du 1er janvier 2024 le regroupement de toutes ses activités cyber civiles (comprenant les activités Identité et Sécurité Numérique (DIS) et Défense & Sécurité) sous l’ombrelle DIS. Cette structure a pour ambition d’atteindre, d’ici 2027, un chiffre d’affaire de 5,5 milliards d’euros. Le rachat d’Imperva marque donc « une étape clé dans la stratégie de Thales dans la cybersécurité. Avec cette opération, nous prenons une nouvelle dimension sur ce marché », souligne Patrice Caine, PDG de Thales dans un communiqué.