Sharp va faire son retour sur le marché des PC. Le fabricant japonais a confirmé mardi son intention de racheter 80,1% des parts de Toshiba Client Solutions, la filiale de Toshiba qui produit notamment des ordinateurs mobiles destinés aux professionnels. La transaction valorise les actifs rachetés 31 M€. Cela semble peu mais cette activité qui génère 1,14 Md€ de chiffre d'affaires accuse aussi une perte d'exploitation de 65 M€. Les deux protagonistes espèrent finaliser la transaction le premier octobre prochain.

Sharp avait cessé de produire des PC en 2010. A l'époque, l'entreprise traversait de grandes turbulences financières dues à la chute des tarifs des dalles LCD et des panneaux solaires, deux secteurs dans lesquels elle avait surinvesti. Par la suite, ses difficultés se sont poursuivies, entraînant son rachat par le Taiwanais Foxconn en août 2016. Avec l'aide de son nouveau propriétaire, Sharp s'est remis à flot. En mars dernier, il a publié des un résultat net positif pour la première fois en quatre ans.

Des économies d'échelles offertes par Foxconn

Sharp compte faire fructifier le rachat de la division Toshiba Client Solutions en combinant le savoir-faire de cette dernière en matière de conception de produits de bonne facture et les capacités de production de Foxconn. Sous-traitant de marques telles qu'Apple, le taiwanais est capable de dégager des économies d'échelles, et donc de livrer des produits bien placés en termes de prix. Un atout crucial qui a déjà permis à Sharp de booster ses ventes de téléviseurs.

La cession de son activité PC n'est pas la seule à laquelle ait procédé Toshiba. Le 4 juin, le fabricant a annoncé avoir réuni l'ensemble des autorisations nécessaires pour revendre son activité lucrative dans les mémoires à un consortium mené par le fonds américain Bain Capital pour 18 Md€. Le conglomérat japonais a également cédé des parts dans la société Westinghouse (nucléaire) et dans le fabricant finlandais d'ascenseurs Kone. Toshiba a entreprise de se séparer de certains de ses actifs suite à une série de scandales de falsification de ses comptes à hauteur d'1,12 Md€ sur sept ans. Elle a mis ses finances en très mauvaises posture, au point que le fabricant s'est vu menacer d'être radié de la bourse de Tokyo s'il restait insolvable.