Pour la majorité des employés de bureau, travailler en dehors de cet espace est devenu la norme depuis près de deux ans et demi. Cependant, le travail hybride a créé une coupure croissante entre les employés et les dirigeants, selon les recherches du dernier Work Trend Index Pulse Report de Microsoft. La firme a dans le même temps publié une étude intitulée « Hybrid Work Is Just Work. Are We Doing It Wrong ? », basée sur les données de 20 000 personnes dans 11 pays, en plus de mille milliards de logs de productivité de Microsoft 365 et des conclusions de LinkedIn et Glint People Science, le tout confirmant un fait : le besoin de mieux gérer la relation employé-employeur. « Les entreprises ont atteint un tournant décisif dans l'évolution du travail hybride. Les conclusions de Microsoft démontrent clairement que les sociétés doivent adopter une nouvelle approche », a déclaré Sunita Khatri, directrice principale du marketing produit chez Microsoft.

« Aujourd'hui plus que jamais, les dirigeants doivent trouver un équilibre entre les intérêts des employés et ce qu'il faut pour que l'entreprise réussisse à aller de l'avant », a ajouté Mme Khatri. « Cela signifie qu'il faut aligner les tâches des gens sur un travail qui compte ou qui a un impact et créer une expérience pour les employés qui réponde à leurs attentes ». Ces tensions sont particulièrement vives lorsqu'il s'agit de questions de productivité. Surnommée « paranoïa de la productivité » par Microsoft, l'étude montre que 85 % des dirigeants déclarent que le passage au travail hybride a rendu difficile la confiance en la productivité de leurs employés, alors que 87 % des employés interrogés pour le rapport ont déclaré être productifs au travail.

Les managers ne disposent pas de repères visuels de productivité

Selon Microsoft, de nombreux dirigeants et managers ne disposent pas des anciens repères visuels de la productivité, car ils ne peuvent pas « voir » physiquement les personnes qui travaillent dur. Le rapport a révélé que 49 % des responsables pratiquant le travail hybride ont déclaré avoir du mal à croire que leurs employés donnent le meilleur d'eux-mêmes, contre 36 % des responsables reposant uniquement sur le présentiel. En outre, 54 % des premiers ont déclaré avoir moins de visibilité sur le travail de leurs employés, alors que seulement 38 % des seconds ont déclaré avoir le même problème. En conséquence, les employés ressentent désormais la pression de « prouver » qu'ils travaillent, ce qui fait monter en flèche ce que l'on appelle le « surmenage numérique ».

Par conséquent, à moins que les dirigeants ne cessent de s'inquiéter de savoir si leurs employés travaillent et qu'ils s'attachent plutôt à les aider à hiérarchiser le travail le plus important, Microsoft estime que le travail hybride ne sera plus viable. Ce problème est illustré par le fait que 81 % des employés interrogés ont déclaré qu'il était important que leurs managers les aident à hiérarchiser leur charge de travail, mais que seuls 31 % ont déclaré que leurs managers leur avaient déjà prodigué des conseils clairs lors des entretiens individuels.

Retour au bureau, comprendre quelles sont les motivations

Le rapport souligne également la nécessité pour les entreprises de mieux comprendre ce qui motive leurs employés à venir au bureau. 73 % des employés et 78 % des décideurs interrogés ont déclaré qu'ils avaient besoin d'une meilleure raison d'aller au bureau que les attentes de l'entreprise, 84 % d'entre eux affirmant qu'ils seraient motivés s'ils pouvaient socialiser avec leurs collègues et 85 % citant la possibilité de resserrer les liens au sein de l'équipe.

Pour retenir les employés, l'étude de Microsoft souligne l'importance du renouvellement et du perfectionnement des employés. Parmi les personnes interrogées, 55 % ont déclaré que le meilleur moyen de développer leurs compétences était de changer d'entreprise. Toutefois, 68 % d'entre eux ont déclaré qu'ils resteraient plus longtemps dans leur entreprise s'il était plus facile de changer de poste en interne, un chiffre qui passe à 76 % s'ils savaient qu'ils bénéficieraient d'une aide à la formation et au développement.

Dans son étude, la firme révèle que si les gens ne peuvent pas apprendre, ils partiront. De nombreux collaborateurs pensent en effet qu'ils doivent quitter une entreprise pour développer leurs compétences. Ci-dessus les réponses selon les générations. (Crédit : Microsoft)