Malgré l’apport des ventes réalisées avec son mainframe z13 commercialisé le mois dernier, IBM vient d’annoncer une baisse de 12% de son chiffre d’affaires sur son premier trimestre fiscal (au 31 mars), par rapport à l’an dernier. Celui-ci s’établit à 19,6 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net enregistre une baisse de 5% à 2,4 milliards de dollars. Les deux-tiers de l’activité d’IBM sont réalisés hors des Etats-Unis et le dollar fort a pesé sur les résultats. A taux de change constant, et en tenant compte des divisions récemment vendues, le chiffre d’affaires du groupe américain aurait été au même niveau que celui de l’an dernier, a souligné son directeur financier Martin Schroeter, lors de la conférence téléphonique des résultats.

A l’instar de son concurrent HP, le groupe dirigé par Virginia Rometty pâtit d’un tassement de revenus depuis plusieurs trimestres. Celui-ci est le douzième d'affilée sur lequel il enregistre une baisse. Ses clients ont réduit leurs dépenses sur les matériels haut de gamme et les services IT, investissant davantage dans le cloud et les projets de mobilité. Alors que HP opère une scission pour sortir de l'ornière, IBM a de son côté vendu ses divisions qui réalisaient le moins de profit, comme son activité sur les serveurs x86 (vendue à Lenovo l'an dernier), tout en investissant dans des domaines où il espère trouver la croissance.

Cloud, analytique et mobile ne compensent pas encore

De fait, Big Blue a indiqué hier que les revenus tirés de ses « impératifs stratégiques », qui incluent le cloud, l’analytique et le mobile, ont augmenté de plus de 20% par rapport à l’an dernier. Mais ce n’est pas suffisant pour contrebalancer les détériorations qui se produisent sur d’autres terrains. Même en tenant compte des effets induits par les taux de change, les ventes de la division Services ont baissé de 2% au niveau mondial, à 12,2 milliards de dollars, et celles de la division Logiciels ont reculé aussi de 2%, à 5,2 milliards de dollars.

Quant à la division Matériels, si elle a effectivement bénéficié de l’apport de nouveaux produits, son chiffre d’affaires chute de 23% à 1,7 milliard de dollars. Pourtant, les ventes réalisées sur les mainframes ont plus que doublé par rapport au premier trimestre 2014 et l’activité sur les serveurs Power a même enregistré une petite croissance (+1%, mais à taux de change constant), a indiqué le CFO Martin Schroeter. IBM va achever d’intégrer sa nouvelle puce Power 8 sur l’ensemble de ses serveurs au cours de ce trimestre, a-t-il ajouté.

Déjà plus d'une vingtaine d'applications MobileFirst

IBM met les bouchées doubles en effectuant des investissements très importants sur d’autres marchés pour compenser. En février, il a rappelé qu’il allait investir 4 Md$ entre cloud, big data, sécurité et mobilité. Il mise notamment beaucoup sur ses nouveaux services analytiques qui utilisent la puissance de son super-ordinateur Watson et sur les services mobiles qu’il développe avec Apple pour différents métiers et secteurs d’activités. Plus d’une vingtaine de ces applications MobileFirst pour iOS sont déjà sorties. Par ailleurs, IBM va aussi engager 3 Md$ dans la création d’une division consacrée à l’Internet des objets.