Le géant de l'impression Xerox aura perdu des plumes durant les quelques mois de pandémie qui ont marqué ce début année 2020. Au cours du deuxième trimestre 2020, le chiffre d'affaires du fournisseur a chuté de 35,3% par rapport à 2019, à 1,47 Md$. « La crise pandémique de Covid-19 a eu un impact significatif sur notre chiffre d'affaires du deuxième trimestre 2020 en raison des fermetures d'entreprises et des restrictions de capacité d'installation dans les bureaux qui ont eu un impact sur les décisions d'achat de nos clients et ont entraîné une baisse des volumes d'impression sur nos appareils », indique le groupe dans un communiqué. Le bénéfice net tombe à 27 M$, alors qu'il était de 184 M$ un an plus tôt, soit une chute de 85%.

Sur le plan géographique, les activités européennes ont connu des baisses de revenus plus importantes au cours du trimestre, baissant de près de 40% en un an (à 428 M$), en partie en raison d'un plus grand nombre de ventes réalisées par l'intermédiaire de partenaires indirects qui, en réponse à la baisse de la demande causée par la crise, ont réduit leurs achats de stocks pour gérer les liquidités. En Amérique du Nord, Xerox compte un plus grand nombre de clients dans les secteurs de l'administration, de l'éducation, ou de la santé, qui ont été moins touchés par les fermetures d'entreprises. Toujours est-il que les recettes des Amériques baissent de 34% au deuxième trimestre.

Baisse généralisée

Par activités, on remarque que la baisse est généralisée pour Xerox, qui a sollicité des aides auprès de plusieurs pays (Etats-Unis, Canada et Europe notamment) pour l'aider à mettre en place un programme de maintien des emplois. Le chiffre d'affaires après-vente - qui englobe les services contractuels, la maintenance des équipements, les fournitures et le financement - a généré 1,6 Md$ de recettes, en baisse de 34,3%. Ces revenus sont directement affectés par les impossibilités pour les prestataires de se déplacer dans les entreprises clientes pour les réapprovisionner en encre, papier (-49,3%, soit 150 M$), ou pour des services de maintenance (-32,%, à 949 M€). Les entreprises étant pour la plupart vides pendant le confinement, aucune impression ou beaucoup moins ont été réalisées, les facturations ont donc dégringolé. Les revenus issus de financement pour l'achat de matériel ont, pour leur part, baissée de 8,2%, à 56 M$.

Autre pan de l'activité de Xerox, les ventes d'équipements ont reculé de 38,5% par rapport au deuxième trimestre 2019. Les mêmes raisons liées à la pandémie sont évoquées pour expliquer ce ralentissement des ventes, qui s'élèvent à 310 M$ sur la période. « L'impact [de la pandémie] sur nos ventes d'équipements s'est atténué plus tard dans le trimestre, car des entreprises ont commencé à rouvrir dans certaines zones géographiques aux États-Unis et en Europe », note cependant le fournisseur.

Un marché en danger ?

Alors que le marché de l'impression notait déjà une baisse constante depuis quelques années, à mesure que les entreprises se mettent à la dématérialisation, le coronavirus a accentué cette tendance et confirmé les limites inhérentes à cette activité. D'autres concurrents de Xerox ont aussi mal vécu la pandémie sur la partie impression. HP a aussi vu une baisse de 19% de cette activité, compensée par les ventes grand public, et au global, ses ventes de PC. Xerox de son côté, a été pénalisé par sa forte orientation sur le matériel d'impression. Peu de chance pour ce dernier de relancer sa tentative de rachat de son concurrent HP à court terme.