Le président élu des États-Unis, Donald Trump, recevra mercredi à New York des dirigeants de l’industrie technologique, et notamment, la CEO d'Oracle, Safra Catz, le CEO d'Apple, Tim Cook, le CEO de Microsoft, Satya Nadella et le CEO d'Alphabet, Larry Page. L’objectif de cette rencontre est d’apaiser les relations entre le prochain locataire de la Maison-Blanche et les dirigeants du secteur IT, qui s’étaient prononcés majoritairement en faveur de sa rivale démocrate Hillary Clinton.

Les invitations ont été signées par Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, Reince Priebus, son chef de cabinet, et le milliardaire Peter Thiel, lui-même figure importante de la Silicon Valley et gros investisseur technologique, qui s’était ouvertement prononcé en faveur du candidat Trump. Les relations entre Donald Trump et les entreprises de la Silicon Valley ont été tendues, certains dirigeants ayant soutenu ouvertement la démocrate Hillary Clinton pendant la campagne électorale à la présidence des États-Unis. Le président élu et les entreprises technologiques semblent également avoir des opinions divergentes sur des questions comme l'immigration, la délocalisation de la production à l'étranger, l'énergie propre, la neutralité du Net, le cryptage, la surveillance des communications et la restauration des emplois dans l’industrie manufacturière du pays.

Un boycott des produits Apple 

Par exemple, Donald Trump avait fustigé Apple quand l’entreprise californienne avait refusé d'aider le Département de la Justice à accéder aux informations de l'iPhone utilisé en décembre 2015 par l’un des terroristes impliqué dans la fusillade de San Bernardino, Californie. En février, Donald Trump avait même tweeté : « Boycottez tous les produits Apple jusqu'à ce qu’Apple livre aux autorités les informations contenues dans les mobiles du couple de radicaux islamiques de Californie ». Le constructeur avait déclaré que s’il aidait le FBI à cracker son téléphone, il devrait développer une nouvelle version de son système d'exploitation iOS et faire des concessions sur la sécurité.

Pendant sa campagne, Trump a également déclaré qu'il obligerait Apple à fabriquer ses ordinateurs aux États-Unis plutôt que dans d'autres pays, conformément à son programme où il promet de restaurer la situation de l’emploi dans le pays. En réponse, Apple a affirmé sur son site Internet que ses « produits et ses innovations avaient contribué à la création de près de 2 millions d'emplois aux États-Unis, aussi bien des emplois d’ingénieurs, de développeurs d'applications, que dans la vente au détail, chez les fournisseurs, les fabricants ». En novembre, Donald Trump s’en est également pris à IBM, l’accusant d’avoir « licencié 500 personnes à Minneapolis pour remplacer ces emplois en Inde et dans d’autres pays ». Mais IBM a contesté cette présentation de la situation.

Débat relancé sur la neutralité du Net 

Entre-temps, le président élu a nommé deux opposants aux principes actuels de neutralité du Net dans l’équipe chargée de superviser la transition à la Federal Communications Commission. Désormais, certains se demandent si son administration ne va pas remettre en cause l’ensemble des principes adoptés l'an dernier pour empêcher les fournisseurs de bloquer, réduire sélectivement le trafic ou accorder contre paiement des priorités dans le trafic Internet.

La réunion de mercredi pourrait être l'occasion d'un rapprochement entre l'équipe de transition de Donald Trump et les principaux responsables de l’industrie technologique américaine. Mais le président élu pourrait également profiter de l'occasion pour insister sur ses attentes. Donald Trump pourrait essayer d'obtenir de la part d’entreprises comme Apple et d’autres qu’elles s’engagent à fabriquer des produits localement et à maintenir l’emploi dans le secteur manufacturier américain, comme il l’a obtenu récemment de l’entreprise Carrier. Il pourrait également demander aux entreprises IT de relocaliser le travail de conception des produits aux États-Unis plutôt qu’en Inde par exemple. Oracle a confirmé que sa directrice générale, Safra Catz, assisterait à la réunion. Pour l’instant, Facebook, Apple, Microsoft et Google n'ont pas fait de commentaire sur cette rencontre.