La Fédération Syndicale des Cheminots (regroupant CGT, UNSA, Sud Rail et la CFDT) avait manifesté le 1er avril dernier contre le choix fait par la direction d'une co-entreprise avec IBM, imposé comme contrepartie du contrat SNCF-Geodis. Baptisé Ulysse, le projet consiste à livrer la gestion de la sous-traitance des prestations informatiques de la SNCF à IBM pour un montant de 1,6 milliards d'euros sur 6 ans. Or le 30 juin dernier, la même fédération a renouvelé son appel à la grève en estimant que cette entreprise commune ne fonctionne pas et ne réalise pas les économies escomptées. La rationalisation des relations entre les informaticiens de la SNCF et les différents sous-traitants devait aboutir à des économies estimées à 290 millions d'euros en 6 ans.

Les syndicats s'inquiètent de ce que la rentabilité du projet repose sur l'offshore dans des pays à bas coût et donc de l'impact sur la disparition des sous-traitant SSII de la SNCF avec son impact sur l'emploi. Les syndicats ont indiqué que deux options étaient possibles soit une rupture de contrat, soit une révision de ce dernier. Un article de nos confrères des Echos, daté du 4 juillet, indique que ce contrat « bat de l'aile » et que la rupture de contrat a été envisagée avec des indemnités onéreuses (45 millions d'euros selon la CGT Cheminot) à la charge de l'établissement public. Les causes sont, selon le quotidien économique, à chercher à la fois dans les mauvaises estimations des volumes de sous-traitance (avec 50% de différence) et un ralentissement sur le plan décisionnel (les deux responsables de l'entreprise commune ont été remplacés rapidement).

Tous les scénarios en débat

Interrogé sur France Inter le 5 juillet, Guillaume Pépy, PDG de la SNCF s'est voulu consensuel « on est en train de débattre. On en discutera le 27 ou le 28 juillet (NDLR : date du prochain conseil d'administration). L'enjeu est de faire des économies sur notre sous-traitance informatique, sachant que les cheminots qui sont à l'informatique, qui font le travail pour le compte de la SNCF ne sont pas en cause. » Car le dirigeant sait qu'il avance en terrain miné sur le plan social, il a rappelé la volonté de l'entreprise « de garder à la SNCF des informaticiens qui sont des cheminots, et qui ont le statut de cheminots ».

Il n'est pas sûr que les propos du président de la SNCF rassurent les syndicats. Il faudra donc attendre le conseil d'administration de la fin juillet pour observer la position de l'établissement public. Interpellés, les deux protagonistes n'ont pour l'instant pas donné suite à nos demandes d'informations complémentaires.

Illustration: Guillaume Pepy, PDG de la SNCF
Crédit Photo: France Inter