Lors de l'une de ses réunions bisannuelles avec les analystes de Wall Street, Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, a annoncé que sa société prévoyait le développement d'une déclinaison de Windows Server spécialement dédiée aux serveurs équipés de processeurs pour netbooks. Celle-ci, baptisée Windows Server Foundation Edition, devrait être disponible d'ici un mois ou deux. Dans le même temps, lors de la TechFest à Redmond, Jim Larus, directeur de l'architecture logicielle des futures salles serveurs, une division de Microsoft Research, a présenté un prototype de datacenter fonctionnant avec des processeurs pour netbooks. Ces processeurs dispensent une puissance équivalente à environ un tiers de celle des processeurs couramment installés dans les serveurs, alors qu'ils ne requièrent qu'entre un dixième et un cinquième de la consommation électrique des puces traditionnelles. Une aubaine, mais construire un datacenter entier nécessiterait tout de même de multiplier le nombre de puces ; le gain n'est donc pas évident. Mais Jim Larus en est persuadé, même en multipliant par trois le nombre de processeurs nécessaires dans une salle de serveurs, l'utilisation de ces puces réduirait de façon significative la consommation électrique totale. Et ce, d'autant plus facilement qu'avec une dissipation thermique moindre, ces processeurs ne génèrent pas de gros besoins en matière de climatisation. Les outils d'économie d'énergie des netbooks exploités par les serveurs ? Lors de sa démonstration, Jim Larus a utilisé un châssis traditionnel équipé avec 50 processeurs bicoeurs branchés directement sur une prise d'électricité standard et sans gros ventilateurs associés. Et pour aller plus loin dans l'économie d'énergie, il a démontré comment les capacités de mise en veille développées par ces puces pour préserver la batterie des portables peuvent servir dans un serveur en fonction de la charge de travail. Pour autant, les serveurs à bas coût ainsi conçus ne sont pas immédiatement utilisables. Les processeurs ayant été pris tels quels, les cartes leur servant de support intègrent des extensions inutiles dans un serveur (comme des sorties vidéo) et occupant plus de place que ce qui est habituellement souhaitable. Plus gênant, ces puces ne sont pas aussi rapides que les processeurs habituellement installés dans les serveurs. Certaines tâches risquent donc de ne pas pouvoir être effectuées sur ces serveurs « low cost ». Nombre d'améliorations et de tests sont donc encore nécessaires.