En France, la grève contre la réforme des retraites mobilise de nombreux secteurs professionnels.  Toutefois, certains domaines comme celui du numérique habitués à d’autres modes d’organisations du travail sont moins impactés par ce blocage. C’est ce que montre une étude réalisée par le groupe Inop’s lors des manifestations du 17 et 18 décembre à Paris. Pour effectuer son analyse, le réseau a interrogé 270  entreprises de la high tech (principalement des PME, TPE et start-ups) et 350 freelances inscrits sur sa plate-forme.  Si les résultats sont plutôt satisfaisants, c’est principalement en raison du recours au télétravail par la majorité des sondés. En effet, l’usage d’outils collaboratifs a permis à 90% des entreprises interrogées de continuer leurs missions avec leurs clients grands comptes Pour 72% des PME, TPE et startups du numériques, la plupart des grandes structures acceptent  le télétravail de leurs consultants, tandis que 81% ne suspendent pas les missions en cours. Seuls, 9% des grandes entreprises refusent toute forme de travail à distance. Pourtant, ce mode de fonctionnement  semble être courant pour les PME du numérique. 70% déclarent ainsi avoir déjà préparé au télétravail plus du 3/4 de leurs consultants. Un quart seulement des répondants déclare avoir changé ses habitudes de fonctionnement  face à la grève.

Le secteur du numérique ne subit pas les effets de la mobilisation sociale de décembre 2019. Source Inop's. 

Interrogées sur l’impact financier de cette crise sociale, la plupart des sondés sont plutôt optimistes. Près de la moitié prévoient une faible perte de leur chiffre d’affaires, tandis que 26% pensent terminer le mois de décembre sans perte. Dans son  analyse, Inop’s s’est également intéressé aux conditions de travail des freelances de l’IT  durant la grève. Sans surprise, 73% indiquent réaliser correctement leurs missions, un chiffre qui peut être corrélé avec les 42% qui oeuvrent déjà à distance avec tous leurs clients. Pendant la grève, la majorité (54%) déclare travailler depuis leur domicile.

Du côté des usages,  19% des indépendants utilisent des outils de visioconférence pour assister aux réunions. Pour autant certaines entreprises résistent encore à cette forme d’organisation. Ainsi, pour 19% des répondants, aucun client n’accepte le télétravail.  Quant à l’impact des mobilisations sur leur finances,  64% des freelances n'ont pas relevé de baisse d’activité sur le mois de décembre. Dans le même temps, ils sont pourtant 11% à affirmer perdre des jours de missions à cause des grèves. En conséquence,  10% s’attendent à une perte de 25% de leur revenu mensuel  alors que 13% tablent pour leur part sur une faible baisse de leurs revenus.