Ricky Joe Mitchell, ancien ingénieur réseau de la société pétrolière et gazière EnerVest, en Virginie occidentale aux États-Unis, est accusé d'avoir saboté les systèmes de l'entreprise au point de perturber ses activités pendant un mois. Lors de l'audience qui s'est tenue cette semaine, Ricky Joe Mitchell (voir son profil Linkedin) a plaidé coupable. Il risque une peine maximale de 10 ans de prison. Selon un communiqué publié par le bureau du procureur Booth Goodwin, lors de l'audience, l'ancien ingénieur a reconnu qu'en juin 2012, juste après avoir découvert qu'il allait être licencié, il a réinitialisé les serveurs d'EnerVest et restauré les réglages d'usine. « À cause de cet acte intentionnel, EnerVest n'a plus été en mesure de communiquer ou de mener ses activités opérationnelles pendant une période de 30 jours », indique le communiqué. « Par ailleurs, les données que l'entreprise pensait avoir sauvegardées n'étaient plus récupérables ».

Le tribunal prendra sa décision le 24 avril prochain. Selon le bureau du procureur, Ricky Joe Mitchell pourrait être condamné à une peine de 10 ans de prison et à trois ans de liberté surveillée. Il devra également verser des dédommagements à l'entreprise. L'ancien ingénieur, qui vit maintenant à Mableton en Géorgie, n'a pas pu être joint par nos confrères d'IDG NS du bureau de Boston pour commentaire. « Il a été libéré sous caution », a déclaré brièvement par téléphone jeudi David Bungard, l'avocat désigné d'office qui le représentait à l'audience. Celui-ci n'a pas voulu spéculer sur le cas de son client, ni s'avancer sur la sévérité de la peine. « La décision revient au juge », a déclaré l'avocat. « Ce sera à lui de trancher ». En vertu des lois fédérales américaines, Ricky Joe Mitchell pourrait également bénéficier d'une remise de peine maximale de 54 jours par année en cas de bonne conduite. Selon l'acte d'accusation prononcé l'an dernier par un grand jury, l'ingénieur a travaillé chez EnerVest d'août 2009 à juin 2012.

L'acte d'accusation donne aussi plus de détails sur les actions menées par Ricky Joe Mitchell contre EnerVest. Les sabotages auraient coûté un peu plus de à 1 million de dollars à l'entreprise. Toujours selon l'acte d'accusation, le 26 juin 2012, l'ingénieur a piraté un ordinateur protégé. Il a ensuite effacé les informations de sauvegarde et désactivé le processus de réplication de données mis en place pour envoyer des données de sauvegarde vers des serveurs appartenant à l'entreprise et localisés à Houston, Texas. Ricky Joe Mitchell a également « supprimé les comptes et les extensions du système téléphonique de EnerVest, détruit toutes les données comptables, et supprimé tout processus de validation de l'information en connexion avec le centre d'EnerVest de Houston, entre autres choses ». Ce n'est pas la première fois que l'ingénieur est impliqué dans une affaire informatique. D'après un article publié dans le journal local Charleston Gazette, il avait été accusé d'avoir introduit plus de 100 virus informatiques dans les systèmes de l'école technique qu'il fréquentait. Il avait alors 17 ans.