Sept ans après l'engagement de Lisbonne, l'Union européenne est encore loin de l'objectif fixé pour l'investissement en recherche, à 3% du PIB. Dont deux-tiers devraient être attribuables à la R&D privée. Le taux actuel est de 1,9% du PIB (1,3% pour la France). Fragmentation et dispersion des efforts et des financements, entraves à la mobilité inter-sectorielle et transnationale des chercheurs, difficultés à développer les partenariats entre recherche publique et privée... Le livre vert publié par la Commission le 4 avril propose, en 25 pages et sur six axes, une base de réflexion pour dépasser à moyen terme ces obstacles. A commencer par la libre circulation organisée des chercheurs au sein d'un marché du travail unique (pour une mobilité sans rupture, avec notamment une harmonisation des conditions sociales). Au programme de cette réflexion figure aussi le nécessaire renforcement de l'infrastructure paneuropéenne de la recherche : un investissement estimé à 14 Md€ que le budget européen aura du mal à pourvoir. La fragmentation de la recherche publique est, de plus, un des facteurs contribuant au manque d'attractivité du Vieux continent pour les investissements en R&D privés. Certes, les dépenses R&D des entreprises basées dans l'Union européenne ont progressé de 5% en 2006. Mais il est aussi rappelé que « les entreprises de l'UE investissent plus dans la R&D aux Etats-Unis que les entreprises américaines n'investissent dans l'UE » et que « le déséquilibre transatlantique des flux R&D continue de s'amplifier ». Un processus de consultation est ouvert sur l'ensemble des questions traitées dans le livre vert, à partir du 1er mai et jusqu'à fin août, afin d'élaborer des actions concrètes pour le renforcement de l'Espace européen de recherche dès 2008.