L’heure est au beau fixe et au retour au bureau pour Workday France. « Le marché est très dynamique en France avec une forte demande après la crise sanitaire. Il y a eu une hausse des investissements dans la digitalisation des RH et dans l’adaptation des directions financières », explique d’emblée Hubert Cotté, directeur général de l’éditeur en France.

Pour autant, il ne donne aucun élément sur le chiffre d’affaires dans l’Hexagone. « 2021 est une année historique en France, qui fait des 4 pays prioritaires à l’international. Cela signifie des investissements et des recrutements supplémentaires », ajoute François Cadillon, vice-président EMEA. Là encore peu de chiffres, « nous avons augmenté nos recrutements de 30% notamment sur la partie commerciale, avant-vente, marketing et R&D (notamment sur la partie paie) », glisse-t-il.  L’ambition pour l’année à venir est donc de « recruter des nouveaux logos (entreprises) et de consolider la base installée ».

Les services de Peakon sollicités, la planification budgétaire intéresse

Dans le détail, le cœur de métier de Workday autour de la gestion des talents a profité de la crise sanitaire, « avant, les RH étaient un peu les parents pauvres. Avec le Covid, ils ont retrouvé une place stratégique avec la digitalisation des processus RH et le pilotage de la performance », observe Hubert Cotté. Un point en particulier à noter, « le fort développement de l’expérience collaborateur avec l’acquisition de Peakon, une plate-forme d’enquête et de feedback  des salariés. Beaucoup d’entreprises se sont appuyés sur cette solution pour accompagner la crise et le retour des collaborateurs ». Un autre point à surveiller sur la partie RH, l’analytique et l’IA « il y a au beaucoup de demandes pour intégrer des données autres que les RH. Le machine learning est également très important sur les questions de rétention, d’attrition des talents, de diversité et d’inclusion », indique Pierre Gousset, vice-président des avant-ventes de la zone EMEA.

Les responsables sont plutôt restés discrets sur l’activité planification budgétaire, issue du rachat en 2018 d’Adaptive Insights pour 1,55 Md$. « Il y a une appétence sur ce sujet », avoue Hubert Cotté. Et de poursuivre, « de plus en plus d’entreprises regardent la modernisation de leur ERP et de leurs solutions financières ». C’est particulièrement vrai sur la paie, « avec la mise en place du chômage partiel lors du Covid, les directions financières ont été fortement mobilisées ». Preuve de cet intérêt, Workday a réalisé une enquête auprès d’un millier de responsables financiers montrant l’obsolescence des services existants, « 52% des sondés ne disposent pas des données en temps et heure pour réaliser leur closing ».

Une orientation vers le cloud en finalisation

Dans la stratégie de Workday France, le cloud est clairement un axe prioritaire. « Si la consommation en SaaS est de plus importante, les clients nous demandent de travailler avec les fournisseurs de cloud », constate Pierre Gousset. En Europe, l’éditeur peut s’appuyer sur son propre datacenter à Dublin avec une redondance aux Pays-Bas. Mais le grand chantier est l’ouverture vers le cloud public, « nous avons ouvert sur AWS avec une disponibilité en Allemagne, Google Cloud est en cours et devrait intervenir au 3ème trimestre de  cette année. Enfin sur Azure, le service est déjà ouvert aux Etats-Unis  », rapporte Pierre Gousset. Interrogé sur le fait que cela prend du temps, il précise qu’ « il y a un gros travail de conteneurisation pour porter les plateformes RH et de planification budgétaire sur le cloud. Nous avons des exigences spécifiques concernant la disponibilité et le niveau de SLA, la migration ne doit rien changer ». Il ajoute, « la conteneurisation est en cours, mais elle est bien avancée ».

Autre axe d’évolution, le PaaS à travers l’offre Studio pour développer des applications. « La demande de personnalisation est forte pour les clients de nos solutions RH », observe Hubert Cotté. Là encore les questions de localisation des données sont importantes et le Studio sera disponible dans un datacenter allemand en septembre prochain. Enfin, la cybersécurité n’est pas oublié avec des réflexions autour du chiffrement et du concept du « bring own your key » où les sociétés apportent leurs clés de chiffrement. « Nous travaillons avec les clients sur ce sujet et c’est dans la roadmap », conclut Pierre Gousset.