Après l'ère du mono cloud, du cloud privé et local, les entreprises sont entrées de plain pied dans l'ère du multicloud. Un message martelé chez de nombreux fournisseurs et VMware ne fait bien sûr pas exception. « Aujourd'hui nos clients entrent dans le monde du multicloud », a confirmé à l'occasion d'un point presse Olivier Savornin, directeur général de VMware France. Pour le dirigeant, le déclin de cette première génération de cloud a été provoquée par un manque de réponse aux attentes, l'absence de lift and shift sur le cloud public, des limites en termes de réversibilité, ou encore une gouvernance pas adaptée à un migration massive en production. Au contraire, en misant sur « un cloud le plus adapté pour chaque application », la facilité de portabilité sera optimisée, assure le dirigeant. « Le multicloud va permettre de limiter les dépenses et de répondre aux enjeux du cloud souverain », assure-t-il. « Avec l'avènement du multicloud on va devoir gérer la croissance de la complexité ».

Les applications hébergées sur le cloud de confiance et déployées en périphérie (edge) ont de beaux jours devant elles pour des raisons de maitrise et et de meilleur contrôle des coûts. « Une grosse capacité de traction est identifiée avec le cloud souverain », fait savoir Olivier Savornin. « Nous sommes très fiers d'avoir contribué à l'obtention de la certification SecNumCloud d'OVH ». Rappelons au passage que VMware avait cédé il y a quelques années ses ressources cloud public vCloud Air au fournisseur roubaisien. A propos de cloud de confiance justement, comment le spécialiste en virtualisation perçoit le récent rapprochement de Google et de Thales ? Apparemment bien : « c'est une très bonne nouvelle, ce cloud souverain aura accès à Google Cloud VMware Engine pour proposer un choix supplémentaire pour accélérer les migrations vers le cloud », estime Olivier Savornin.

Investir dans le cloud de confiance et les technologies cloud native

La filiale française de VMware indique « investir » dans les sujets des cloud de confiance dans les mois qui viennent et en 2022. Cela passera en particulier sur un travail de fond auprès des fournisseurs cloud présents en France (250 selon l'éditeur) pour continuer et utiliser davantage les technologies VMware. « Notre ambition c'est de maximiser le nombre d'entreprises SecNumCloud qui sont à la base même de la souveraineté telle que définie par l'Anssi avec qui on est extrêmement proche pour les aider ». L'éditeur indique par ailleurs travailler de près avec les entreprises pour les accompagner sur un trio de chantier : souveraineté, portabilité et mobilité applicative. 

Aux côtés du cloud de confiance, la firme pousse des solutions pour construire des applications cloud natives, moderniser le patrimoine applicatif et s'assurer que l'infrastructure cloud soit interconnectée. « La notion de cohérence de la sécurité fait également partie des enjeux forts selon VMware », fait savoir le dirigeant. Tanzu Kubernetes Grid (TKG) est ainsi au coeur de la stratégie container et K8 de VMware issu de Projet Pacific pour instancier des containers directement dans vSphere. Il s'agit de la distribution VMware Entreprise pour Kubernetes enrichie de modules open source pour le réseau, le stockage, la gestion du cycle de vie. « Des énormes progrès ont été fait depuis l'annonce », assure Eric Marin, directeur technique de VMware France. Parmi elles le lancement de l'édition communautaire de Tanzu facilement utilisable par les développeurs, le support des workloads d'intelligence artificielle par la prise en charge des GPU notamment de Nvidia dans TKG.

Michelin et Carrefour en référence

De nombreuses annonces sur l'Edge ont également été présentées lors du dernier VMworld 2021. D'ici 2025, 30% des workloads seront sur site ou cloud privé, 40% sur des clouds public et 30% sur l'edge. « Rien qu'au cours des trois dernières semaines, on travaille à deux cas intéressants, un pour faire de la détection de masques à l'entrée des bureaux et de l'analyse de données au plus près des caméras avec des quantités d'images venant de satellites » indique Eric Marin. Sur l'edge, la société travaille avec Michelin avec qui il a développé une solution SD-Wan pour moderniser leurs usines gagner en efficacité et contrôler les coûts. Pour Carrefour, qui avait une stratégie digitale omnicanal, le projet consiste à migrer des centaines de workloads on premise vers Google Cloud pour tirer partie via VMware Google Cloud Engine du machine learning et de l'intelligence artificielle. 

Sur la partie VMware Cloud, la filiale française retient également le support sans coût supplémentaire de Tanzu Services dans AWS de modernisations d'application permettant un « move to cloud » et une portabilité des applications conteneurisées simplifiés. Vrealize évolue aussi pour couvrir l'ensemble des clouds (AWS, Azure...) et instancier, monitorer la performance et les coûts et les déplacements de workloads. Le support de la pile VMware dans Outposts améliore dès ce trimestre la prise en charge du matériel et services natifs pour l'infrastructure Edge dans AWS. 

La sécurité n'est pas oubliée

En termes d'innovation, l'éditeur en a également sous le pied avec le projet Cascade de fournir une API aux développeurs pour piloter leur infrastructure sous-jacente ou qu'elle soit dans le multicloud. De son côté, le projet Capitola se focalise sur l'implémentation mémoire dans les datacenters au service de l'application. « On a une connaissance de l'ensemble des applications multicloud, pour maintenir une vue applicative », poursuit Eric Marin. Parmi les évolutions attendues également, le projet Arctic pour permettre aux administrateurs vSPhere on prem de tirer bénéfice des cross cloud services. « C'est une évolution de vSphere vers un modèle hybride avec une partie control plane dans le cloud, le gros bénéfice de tout cela c'est que les services cloud que l'on tient à disposition on va pouvoir en faire bénéficier des clouds privés et des instanciations de VMware on premise, c'est une grande souplesse dans le datacenter ».

VMware France met également l'accent sur l'activité sécurité du groupe qui s'est enrichie avec aujourd'hui plus de 30 000 clients dans ce domaine, 1,1 million d'attaques ransomwares stoppées sur les 3 derniers mois et la réduction du nombre des faux positifs et la définition de règles et détection d'intrusion directement liée à l'application que l'on connait. Issu du rachat de Datrium, des annonces concernant Cloud Disaster ont également été faites avec un objectif de temps de reprise d'activité (RPO) sous la barre des 30 mn et une solution dédiée au ransomware spécifique. Désormais intégrées dans Carbon Black, des instances sécurisées pour tout type de workloads (conteneurs et VM) ne nécessitent pas de déploiement de solutions périmétriques supplémentaires. Enfin, VMware renforce son service SASE en y apportant des services de sécurité, cloud broker et de data loss prevention directement dans les points de présence soit 150 points de présence (PoP) qui délivrent du SaaS dans le monde entier.