Fin juin, VMware a créé la surprise en annonçant une bêta publique du successeur de vSphere 5.5, en l'occurrence vSphere 6.0. L'initiative était tout à fait inhabituelle pour l'éditeur, puisque c'était la première fois qu'il invitait tout un chacun à tester la prochaine version de sa plateforme de virtualisation de serveurs. L'annonce de sa disponibilité n'a pas manqué d'être rappelée sur la conférence VMworld 2014 qui se tient cette semaine à San Francisco. Les ambitions de VMware s'étendant désormais à l'ensemble du datacenter, il lui est indispensable de recueillir en amont et plus largement les retours d'expérience sur les tests effectués par les entreprises. Dans vSphere 6.0, VMware transforme complètement la façon de présenter, gérer et utiliser le stockage associé aux machines virtuelles. Avec l'ajout de VVols, « Virtual Volumes », une VM et son espace de stockage ne sont pas considérés comme une unité logique (LUN), mais vu par un système de stockage comme une unité de gestion de stockage. Les volumes virtuels encapsulent les disques virtuels et autres fichiers de VM et les stockent nativement sur le système de stockage. 

En recourant aux API VASA (vSphere APIs for Storage Awareness), le système de stockage voit les volumes et leurs associations avec les VM correspondantes. Dès lors, il communique de façon bidirectionnelle « out-of-band » avec vSphere pour gérer les services de données et récupérer certaines opérations telles que les snapshots et les clones. Pour la communication « in-band » avec VVols, vSphere continue à utiliser les protocoles SCSI et NFS standard, ce qui permet le support de tout types de stockage (iSCSI, Fibre Channel, FCoE, NFS), expliquait VMware en juin dernier. Comme bénéfice à VVols, l'éditeur met en avant la transformation opérationnelle quand les services de données peuvent être mis en oeuvre au niveau de l'application, ainsi qu'une allocation du stockage à un niveau plus granulaire.

Voilà déjà plusieurs années que VMware parle de ce mode de fonctionnement et il aurait sans doute pu le livrer plus tôt. Peut-être a-t-il voulu donner un peu de champ à sa solution Virtual SAN (vSAN) qui permet d'accroître les capacités de stockage des instances virtualisées, en constituant un pool de stockage virtuel à distribuer de façon plus granulaire. En attendant, VMware a aussi laissé le champ à différents fournisseurs, comme PernixDataInfinIO ou Scality, dont les solutions gravitent autour de la plateforme de virtualisation de VMware pour optimiser le stockage sur les VM.