Après une période de déni, VMware a fini par rallier l’engouement pour la mise en containers, déclenché par la popularité de la technologie Docker. Au cours des derniers mois, il a montré qu’il avançait lui aussi dans cette direction et il en a présenté les premières concrétisations sur sa conférence VMworld, qui rassemble cette semaine plus de 23 000 participants à San Francisco (du 30 août au 3 septembre). A cette occasion, les équipes dirigeantes ont également démontré des technologies de virtualisation destinées aux prochains datacenters. Carl Eschenbach, président et COO de VMware, a indiqué parmi les objectifs clés de l'éditeur de faire fonctionner une véritable plateforme de cloud hybride. En particulier, au cours d'une démo, ses équipes ont montré comment il était possible de déplacer une machine virtuelle en activité d’un datacenter installé en Californie vers un autre site situé en Virginie.

Cette capacité est une évolution de la technologie vMotion disponible depuis plusieurs années et qui permet de déplacer une VM en marche d’un endroit à l’autre au sein d’un datacenter. On peut maintenant le faire d’un site à l’autre, ce qui n’était pas possible jusque-là. « C’est toujours le vMotion que l’on connaît, mais nous pouvons maintenant accélérer, compresser et migrer des VM en live d’un emplacement et d’un domaine à un autre emplacement et domaine », a pointé Raghu Raghuram, vice-président exécutif, responsable de l’infrastructure cloud.

Migrer des VM entre clouds privés et clouds publics

Habituellement, migrer une VM « live » du réseau d’un datacenter à un autre était impossible, compte-tenu du fait que chaque réseau opère sous un sous-réseau différent. Pour y parvenir, VMware s’est appuyé sur son logiciel de virtualisation de réseau NSX qui permet à une VM de retenir son adresse réseau même si elle est déplacée vers un autre réseau physique. Une telle capacité, présentée en préversion, permettra aux entreprises de relier plus facilement leurs réseaux clouds internes avec ceux des clouds publics, ce qui pourra être mis à profit dans différentes situations : la reprise après sinistre, le développement d’applications, la gestion de pics d’activité sur les applications.

Du côté de la gestion de conteneurs, VMware a présenté ses avancées sous la forme de deux préversions. Au-delà de sa pile complète de logiciels pour virtualiser le datacenter, l’éditeur s’est vu contraint de prendre en compte l’intérêt croissant pour cette technologie. « Les conteneurs reviennent sans cesse dans les discussions », confirme Ray O’Farrell, directeur technique et responsable du développement de VMware. Ils sont plus légers que les machines virtuelles générées par les solutions de virtualisation de VMware parce qu’au lieu d’inclure un système d’exploitation complet, ils utilisent des capacités de l’OS hôte. Ils peuvent ainsi démarrer plus vite et être déplacées plus facilement.

Les conteneurs, bientôt citoyens de 1ère classe pour vSphere

Typiquement, la plateforme de virtualisation de serveurs vSphere ne les reconnaît pas, ce qui complique la tâche des administrateurs et introduit des risques au niveau de la sécurité. « On peut améliorer la gestion des conteneurs dans notre actuelle infrastructure », explique Ray O’Farrell. Pour y parvenir, VMware a développé vSphere Integrated Containers, disponible en préversion, et qui permet au logiciel de gestion de vSphere de travailler avec les conteneurs. « Ils seront des citoyens de 1ère classe sur vSphere. Vous pouvez gérer côte à côte des applications traditionnelles à l’intérieur de machines virtuelles et des applications de prochaine génération dans des conteneurs, avec fiabilité, sur la même plateforme », assurer Kit Colbert, CTO responsable des apps cloud natives.

Pour les supporter, VMware a remanié les machines virtuelles, transférant certaines de leurs fonctionnalités, comme le moteur de conteneurs, vers le logiciel vSphere lui-même, avec pour effet de faire fonctionner vSphere Integrated Container comme un conteneur, tout en conservant les caractéristiques de gestion d’une VM. « Le conteneur est la VM et la VM est le conteneur, et cela nous apporte toutes ces intéressantes capacités de gestion », conclut Kit Colbert.

Photon Platform en préversion

L’éditeur a également sorti une préversion du logiciel Photon Platform conçu pour gérer d’importantes colonies de containers. Le produit, annoncé en avril dernier, est destiné aux entreprises qui développent des applications cloud natives. Il fournit une API et peut fonctionner avec différents outils d’orchestration de conteneurs tels que Kubernetes et Mesophere. Le moteur principal de Photon a été versé il y a quelques mois dans l’Open Source.