Le cloud souverain est (re)devenu à la mode. Pas étonnant donc que de nombreux fournisseurs embrayent sur l'annonce du gouvernement du 17 mai dernier pour sortir du bois. Après Capgemini-Orange avec Bleu, Bouygues Telecom Entreprise et son OnCloud, ou encore Atos et OVH voici maintenant venir le couple Scaleway et Wimi. Positionné sur la gestion de projets, le partage de documents mais aussi la webconférence ou encore le partage d'agendas en mode SaaS, ce dernier va ainsi fournir son offre depuis les serveurs de Scaleway, la filiale hébergement d'Iliad. But de la manoeuvre : pousser une solution répondant aux enjeux de protection et de souveraineté des données.

« On construit une nouvelle infrastructure qui sera SecNumCloud entre septembre et octobre 2021 », nous a expliqué Lionel Roux, directeur général de Wimi. Cette dernière sera, comme celle d'aujourd'hui, hébergée chez Scaleway. « En tant qu'éditeur, ce référentiel s'applique très différemment par rapport à un hébergeur et a nécessité de revoir tous nos contrats de travail, de nommer un RSSI et de former les équipes ». La bascule entre l'offre Wimi classique et celle labellisée s'effectuera de manière transparente pour les clients, qu'ils soient aussi bien freemium que payants. « On ne veut pas répercuter de hausse de prix, c'est un point très différenciant par rapport à nos concurrents », assure Lionel Roux. Satisfait de sa relation avec Scaleway, Wimi poursuit donc son aventure avec la filiale cloud d'Iliad qui accueille cette nouvelle avec un même enthousiasme : « Wimi est client de Scaleway depuis des années et est comme nous un acteur digne de confiance et souverain », nous a précisé Yan Lechelle, directeur général de Scaleway qui vise de son côté une qualification SecNumCloud avant 2022.

800 000 euros d'investissement 

L'investissement pour obtenir le précieux sésame de l'Anssi est loin d'être anecdotique pour Wimi et représente ainsi pas moins de 800 000 euros. « C'est un pari mais dans SecNumCloud on voit plus de bonnes idées que de contraintes », justifie Lionel Roux. Si le groupe peut se permettre un tel investissement, c'est que l'activité se porte bien et que l'apport financier de sa dernière levée de fonds peut servir. Sur les 55 000 organisations qui utilisent Wimi, seulement 1 600 sont des clients payants. Parmi lesquels de belles références dont l'Assemblée Nationale, le ministère de l'Ecologie mais aussi de la Justice ou encore Total et Sephora. 

Wimi n'a par ailleurs pas totalement tiré un trait sur le fait de proposer à terme une véritable solution de messagerie. Jusqu'à présent, des connecteurs permettent de s'interfacer avec des services d'e-mail tierces des acteurs américains comme Google et Microsoft. « Les habitudes de travail sont ultra ancrées mais on réfléchit à une alternative pour proposer une solution de messagerie garantissant la confidentialité des données et chiffrée de bout en bout comme l'est déjà notre outil de messagerie instantanée Wimi Armoured», indique Lionel Roux. Pour ce qui est de la bureautique, l'ouverture et la création de fichier aux format ouvert (docx, xlsx...) déjà proposées en natif semblent suffire sans que Wimi réfléchisse à aller - pour l'instant - plus loin en la matière.