« Windows 11 est disponible dès aujourd’hui », vient d’annoncer Microsoft France dans un tweet. Le déploiement de cette mise à jour gratuite pour Windows 10 ne fait en réalité que commencer, en arrivant d’abord sur certains PC compatibles. Il faudra plusieurs mois, jusqu’à la mi-2022, pour qu’elle soit mise à la disposition de tous les ordinateurs éligibles. Dans sa présentation de Windows 11, Microsoft fait valoir un menu « Démarrer » repensé pour un accès rapide aux outils courants, de nouvelles fonctions pour travailler en multitâches en optimisant l’espace sur l’écran, l’intégration de Teams à la barre des tâches pour se connecter immédiatement par chat, voix ou vidéo, quel que soit le terminal utilisé et un Microsoft Store revisité.

Il est important de se rappeler qu’avec Windows 10, les mises à jour de fonctionnalités à mi-cycle telles que le passage de l’Update Windows 10 de mai 2020 vers l’Update d’octobre 2020 se réalisent habituellement dans un délai d’environ un mois quand Microsoft commence à pousser ces nouvelles fonctionnalités vers les PC. Il est possible de décaler la mise à jour, mais pas très longtemps. Avec Windows 11, le libre arbitre des utilisateurs est moins contraint. Ainsi, les utilisateurs qui se voient offert la possibilité de mettre à jour vers Windows 11 à partir d'aujourd'hui peuvent aussi rester sous Windows 10 et ce, jusqu’au 14 octobre 2025, lorsque le support de cette version du système d’exploitation arrivera à son terme. La décision de passer à Windows 11 est donc un vrai choix et il faut y réfléchir attentivement.

Voici un exemple, fourni par Microsoft, de la façon dont on sera invité à effectuer une mise à niveau vers Windows 11, dans le cadre du menu Paramètres de Windows 10. On y voit que l'on peut également « rester sur Windows 10 pour le moment ». (Crédit : Mark Hachman / IDG)

On ne sait pas combien de temps ce choix sera proposé. Mais même si l'on met à jour vers Windows 11, on devrait avoir une option pour revenir à Windows 10. Celle-ci serait offerte pendant un délai 10 jours si l’on en croit les informations que Microsoft a fait circuler auprès de ses clients. La mise à niveau suppose aussi que son PC pourra recevoir Windows 11 car ce dernier a des exigences très strictes en termes de matériel. Pour faire tourner le système d’exploitation livré aujourd'hui, il faudra que le PC dispose d’un processeur récent et de la technologie Trusted Platform Module (un microcontrôleur qui peut stocker de façon sécurisée des artefacts utilisés pour authentifier le PC - cf le site Trusted Computing Group). Afin de fournir un PC sécurisé, le code de Windows 11 doit en effet se synchroniser avec un matériel spécifique. Mais l'annonce de ces restrictions matérielles ont également entraîné confusion et controverse parmi les utilisateurs. Dans sa présentation de Windows 11 aujourd'hui, Microsoft le décrit comme un système d’exploitation « Zero Trust-ready » pour protéger l’ensemble des données des utilisateurs sur leurs différents appareils dans des environnements de travail hybride. L'éditeur de Redmond met notamment en avant la prise en charge du processeur de sécurité matériel Pluton, co-développé avec AMD, Intel et Qualcomm Technologies, et qui s’appuie sur un microcontrôleur TPM.

Windows 11 Pro vs Windows 11 Home

Des tests de Windows 11 ont été réalisés par PC World sur trois PC différents : le Surface Laptop 3 (Ice Lake), la tablette Surface Pro 7+ de Microsoft, tous deux sous Windows 11 Pro, ainsi que le Surface Laptop 4, sous Windows 11 Home. Le processus d’examen formel a démarré avec Windows 11 Insider Build 22000.184 (21H2) qui fait partie du canal Windows Insider Beta, avec l'objectif de monitorer l'OS jusqu’à sa date officielle de sortie, ce 5 octobre. (Microsoft a déplacé le canal Dev de Windows 11 vers de futures builds de l’OS, avec du code qui ne sera pas livré lors du lancement fait aujourd’hui.

Windows 11 sera livré dans deux éditions différentes pour un usage privé. Windows 11 Pro et Windows 11 Home recevront chacun une seule mise à jour fonctionnelle majeure plutôt que deux (Windows 11 Home S Mode sera également disponible mais il ne fait pas partie du test). Il apparaît que Windows 11 Pro ne modifiera pas les différences fonctionnelles entre Windows 10 Home et Pro, offrant des fonctionnalités comme le chiffrement BitLocker, la virtualisation Hyper-V, Remote Desktop Connection et le bac à sable Windows.

Le bac à sable Windows (exécutant Windows 11) et une machine virtuelle Hyper-V, l'ensemble tournant sur Windows 11 Pro. Ceux que ces capacités n'intéressent pas se tourneront plutôt vers Windows 11 Home. (Crédit : Mark Hachman / IDG)

Lors de l’évaluation, les capacités Hyper-V fonctionnaient pour l’essentiel. Remote Desktop Connection n’a pas été testé. Par ailleurs, Windows 11 n’a pas su trouver une image Ubuntu ISO téléchargée par Hyper-V mais il a ouvert et installé parfaitement une build Windows 10 sauvegardée. Il ouvre également une copie de Windows 11 (plutôt que Windows 10) avec la Sandbox, un OS virtualisé astucieux - bien que certainement peu utilisé - dont on peut se servir pour surfer dans les zones grises du Web. Dans l’ensemble, les raisons retenues pour mettre à jour (ou pas) vers Windows 10 Pro semble se retrouver avec Windows 11 Pro. 

Toutefois, il y a une nouvelle raison significative à prendre en considération pour Windows 11 Pro. L’édition Windows 11 Pro sera la seule à accepter des comptes locaux, ce que Microsoft appelle maintenant les comptes « offline » (non connectés). Windows 11 Home demande aux utilisateurs de se connecter au départ avec un compte Microsoft. Pour ceux qui utilisent des comptes locaux, la mise à jour vers Windows 11 pose donc potentiellement un problème de coût. Si l’on possède un PC sous Windows 10 Home et que l’on ne veut pas de compte Microsoft, il en résulte qu’il faudra payer 99$ pour mettre à jour vers Windows 10 Pro, puis vers Windows 11 Pro.