Le marché des stations de travail connaît depuis plusieurs années une nouvelle effervescence avec le développement de modèles vraiment mini ou portables pour tous ceux – cadres dans la finance ou métiers créatifs - qui ne désirent pas s’encombrer d’une grosse tour. En 2013, HP avait réinventé sa gamme ZBook avec des PC portables robustes – sans être durcis - équipés de puces Intel Core i7 et i5 (épaulées par 32 Go de RAM) et dotés de cartes graphiques Nvidia Quadro K610M, K3100M, K4100M et K5100M. Et parmi ces modèles, le ZBook 14 G2 faisait un peu figure d'ovni sur ce marché avec son design emprunté aux ultrabooks. Quatre ans plus tard, et après une scission bien digérée, HP poursuit sur cette voie avec une gamme de ZBook au design revu - plus fins et mieux équipés avec un processeur Intel Xeon E3 v6 pour le ZBook Studio G4 que nous testerons bientôt – et un autre ovni sur ce marché le ZBook x2 ( à partir de 3040 €HT), une station de travail détachable - une tablette hybride en fait - particulièrement affutée (puce Intel Core i7, i5 ou i3) et livrée avec un stylet Wacom.

Design plus fin pour le ZBook Studio G4 qui pourrait passer pour un ultrabook.

Mais HP ne mise pas que sur la mobilité et, à coté des traditionnels modèles au format tour, le fournisseur californien propose une station de travail tout-en-un, la Z1 G3 AIO, 47% plus compacte et 51% plus légère que la génération précédente, architecturée autour d’une puce Intel Xeon E3 v5 ou Core i7, i5 ou i3). On trouve également au catalogue une étonnante Z2 Mini G3. Cette station compacte au design sobre repose sur une puce Intel Core i (7ème génération) ou Xeon E3 v6 (avec quatre coeurs) épaulée par un circuit graphique Nvidia Quadro M620 (sur le modèle Performance). Ce mini repensé par HP – Apple avait le premier sorti un produit de ce type en 2009 - supporte jusqu’à 32 Go de RAM et 1 To de stockage (disque dur ou flash). « Cette station de travail est particulièrement appréciée sur les marchés de la CAO et de la finance », nous a expliqué Guillaume Lambert, chef produits Workstation chez HP France. Avec ses trois ou quatre sorties vidéos, on peut connecter plusieurs écrans si besoin pour afficher un maximum d’informations dans un espace restreint. La Z2 Mini peut même être greffée derrière un moniteur. Enfin, pour répondre aux besoins des développeurs de contenus VR, la firme de Palo Alto vient d’annoncer un kit dédié à la réalité mixte avec une Z4 workstation (dotée d'une puce Intel Xeon W ou Core X) livrée avec un casque Windows Mixed Reality. Cette solution VR de bout-en-bout s’accompagne d’une offre DaaS (Device as a Service) pour aider les entreprises à mieux déployer et gérer leur matériel.

La Z1 G3 AIO embarque tous ses composants derrière l'écran.

HP veut se différencier sur les métiers plus créatifs

HP, qui domine toujours le marché des stations de travail devant Dell, Lenovo et Fujitsu, cherche à se distinguer de ses petits concurrents qui utilisent les mêmes processeurs Intel et les mêmes circuits graphiques Nvidia et AMD que lui. Si la frontière entre les PC haut de gamme – généralement ceux des gamers et des power users– et les stations d’entrée de gamme a toujours été tenue, HP entend se différencier avec des solutions pensées pour les métiers plus créatifs comme le montage vidéo, la VR et l’infographie, hier l’apanage du monde Mac. Mais comme Apple semble avoir renoncé à mettre à jour ses Mac Pro et Mini – un iMac pro vient toutefois d’être annoncé - un boulevard s’est ouvert ces dernières années aux fournisseurs issus du monde Windows. Ces derniers ont réussi à écarter les murs des lucratifs marchés de la CAO, de la postproduction vidéo (effets spéciaux) et de la finance pour s’imposer un peu partout dans les entreprises industrielles, les banques et les studios de création. Mais ici encore, HP garde une longueur d’avance avec une gamme plus étendue et plus originale.