Il se passe tout de même des choses entre Noël et le Jour de l'An. Et pas des moindres. Le ministre de l'intérieur Claude Guéant annonçait vendredi 30 décembre une nouvelle circulaire sur le travail des étudiants étrangers en France. Celle-ci devant « compléter » la précédente, celle du 31 mai, qui avait provoqué beaucoup de controverses. Personne n'est dupe, le terme « compléter » remplace diplomatiquement d'autres mots comme « abroger » ou « remplacer », qui auraient fait mauvais effet, mais le sens est clair, le ministre de l'intérieur a cédé. Son collègue du travail (Xavier Bertrand), qui a co-signé la fameuse circulaire du 31 mai ne s'exprime d'ailleurs pas, seul le titulaire de la place Beauvau organise le retrait.

Sous le seul angle des entreprises, que retenir de cet épisode ? D'abord un aspect officiel et une réalité. L'officiel, le décret du 31 mai demandait aux préfets de restreindre l'accès à la nationalité française pour les étudiants étrangers diplômés de l'enseignement supérieur. Une circulaire complétée par deux décrets, celui du 11 août et celui du 6 septembre. A l'évidence, seules des préoccupations électorales motivaient ces mesures.

Le Syntec Numérique vent debout


La réalité a pris le dessus. Du côté des entreprises, on note que le Syntec Numérique était vent debout contre la circulaire Guéant. Son président, Guy Mamou-Mani en tête. Bon communicant, il n'a pu monter au créneau sans de solides motivations. Les entreprises ont besoin de ces Bac +5 qui maîtrisent des langues étrangères et connaissent d'autres cultures. Le Medef lui-même s'est prononcé, en début de semaine dernière, contre la circulaire Guéant au nom de l'image de la France et de sa compétitivité.

Vendredi 30 décembre, le président de la République s'entretenait donc avec son ministre de l'intérieur pour organiser le repli. Claude Guéant, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez (ministre des universités) vont recevoir les présidents de la conférence des universités et des grandes écoles début janvier pour préparer un nouveau décret.

6 000 étudiants seraient concernés, titulaires d'un visa étudiants ils sont bloqués pour obtenir un visa de salarié.

Nous reviendrons dans un autre article sur les commentaires des associations professionnelles et des SSII sur l'assouplissement de la circulaire.