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(16/06/2011 13:40:33)

Microsoft BizSpark : 15 start-up mises à l'épreuve à Bruxelles

Présenter en cinq minutes l'activité de sa start-up devant un jury d'investisseurs constitue toujours un exercice difficile, même lorsque l'on possède déjà une solide expérience professionnelle. C'est ce qu'ont pu constater hier les quinze équipes sélectionnées par Microsoft  pour l'édition 2011 de son BizSpark Summit européen, à Bruxelles. A l'issue de la journée, avant d'annoncer le nom de la société lauréate (qui gagne son séjour pour la prochaine conférence BUILD/Windows, à Anaheim, en septembre), les membres du jury ont exhorté les candidats à être plus précis dans leurs présentations (*).

« La valeur que vous apportez aux clients n'est pas toujours expliquée clairement ». Plus concis, aussi. « Vous ouvrez trop de portes en cinq minutes, vous devriez pouvoir écrire ce que vous faites sur un post-it ». Mais également plus ambitieux. Il faut penser grand tout de suite, en ne se bornant pas à un marché local : « Si vous avez une bonne idée, un autre acteur ayant beaucoup plus d'argent que vous va vous copier. Demandez-vous ce qui vous amènera à survivre ? ». Les start-up européennes ne se donnent pas assez d'ambition, a également regretté l'un d'eux en soulignant que se profilaient devant nous « deux années de marché prospère », après 30 mois de sous-financement. En revanche, le jury a apprécié de n'avoir pas eu cette année d'idées « me too », ces projets qui s'apparentent à des variantes de succès déjà établis (Facebook ou YouTube alternatifs, par exemple).

mopapp, pour analyser les revenus de ses apps

L'an dernier, le BizSpark Summit européen qui se tenait à Paris avait insisté sur l'intérêt, pour les start-up, de lancer leur activité dans le cloud Azure de Microsoft, pour les capacités de montée en puissance immédiate de ce type d'environnement. Une option illustrée par l'une des deux start-up distinguées alors, la Française Kobojo, dont les jeux de société sont déployés sur Azure. L'autre lauréate, la Britannique Artesian Solutions, évoluait de son côté en cloud privé. Cette année, la mobilité marque l'édition de son empreinte. C'est la présentation de la société italienne mopapp qui a convaincu le plus largement le jury.

mopapp propose aux développeurs d'applications mobiles d'analyser en temps réel les ventes qu'ils réalisent sur les boutiques en ligne : l'iTunes App Store, Android Market, la place de marché WP7, RIM App World, mais aussi Amazon, GetJar, Handango et MobiReach. L'outil permet d'établir des tableaux de bord pour suivre les téléchargements réalisés, les mises à jour effectuées, ainsi que les revenus et bénéfices générés par les applications et les publicités, répartis par « apps » et par zones géographiques (voir illustration ci-dessous).

Application mopapp pour suivre ses ventes d'apps
Les tableaux de bord réalisés avec l'application mopapp qui analyse les revenus générés par les apps mobiles disponibles sur différentes boutiques en ligne (cliquer ici pour agrandir l'image)

(*) Parmi les membres du jury figuraient notamment Sami Ahvenniemi, associé de Conor Venture Partners, Chipper Boulas, directeur de Boulas Ventures, Simon Clark, associé de Fidelity Growth Partners Europe, Julie Meyer, fondatrice d'Ariadne Capital ou encore Charles Grimsdale, co-fondateur d'Eden Ventures.

Illustration : Alessandro Rizzoli, cofondateur de mopapp, vainqueur du BizSpark European Summit 2011 (à gauche), aux côtés de Joe Wilson, directeur du groupe Developer & Platform de Microsoft pour l'Europe de l'Ouest (à droite). Crédit MG
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Une deuxième start-up a été remarquée, la Russe Actio-Media, qui a développé une technologie permettant de créer des vidéos interactives, en plaçant au sein de ces vidéos des objets cliquables qui peuvent être suivis et fournir un nouveau mode de monétisation.

I-Dispo, plateforme de prise de rendez-vous

Une seule start-up française figurait parmi les quinze retenues pour ce BizSpark Summit européen, la société I-Dispo, déjà sélectionnée par Microsoft France dans le cadre de son programme d'accompagnement IDEES. Co-fondée par cinq personnes dont deux anciens collaborateurs de Microsoft, la plateforme I-Dispo fournit des API pour centraliser en temps réel les disponibilités de différents professionnels (médecins, restaurants, centres de contrôle technique ou de bien-être...) et livrer ces informations aux internautes. Ces derniers pourront prendre rendez-vous directement, par l'intermédiaire de leurs services habituels sur le web (moteurs de recherche, annuaires, sites de loisirs...) en cliquant sur un bouton associé au professionnel choisi. I-Dispo a installé sa plateforme dans le cloud Azure. La société a déjà noué des partenariats avec Microsoft (son service est accessible dans Bing, voir illustration ci-dessous), avec l'éditeur de logiciels pour médecins Axilog et avec le site de renseignements 118 712. Plusieurs sites de restauration figurent parmi les futurs affiliés, notamment justeacote.com et aller-au-resto.com.

Service de réservation I-Dispo, ici dans Bing
Service de réservation de restaurants I-Dispo, accessible via Bing (cliquer pour agrandir l'image)
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(16/06/2011 09:33:33)

Sans surprise, la fibre optique restera plus chére que l'ADSL

« Le business modèle du FTTH ne tiendra pas avec le business modèle de l'ADSL, mais c'est normal », c'est ce qu'a constaté Richard Viel, directeur général délégué de Bouygues Telecom lors des 5èmes Assises du Très Haut Débit, qui se sont tenues le 9 juin à Paris. Il annonce ainsi qu'« un forfait fibre coûtera de 10 à 15 euros de plus par mois qu'un abonnement cuivre ». C'est déjà la cas cher Orange (hors promo) alors que Free propose toujours les technologies ADSL et fibre au même prix et que Numéricable ne tire pas la fibre jusqu'à l'abonné (voir comparatif des offres chez Fibre-News.fr). Apparemment, le modèle économique devrait donc être plus rémunérateur que l'ADSL, pour autant les opérateurs télécoms restent encore frileux tant les investissements sont élevés. Autre inconnue : l'appétence des consommateurs sera-t-elle au rendez-vous?

Orange pour sa part a rappelé qu'il a mobilisé 2 milliards d'euros jusqu'en 2015 pour le très haut débit. Didier Dillard, directeur de la règlementation France chez Orange annonce que l'opérateur s'est positionné sur 200 agglomérations dont certaines dans les DOM-TOM. Didier Dillard veut rassurer ces agglomérations : « nous nous engageons à couvrir la quasi-totalité de la ville en 5 ans ». Il a ensuite précisé ses conditions : « Nous avons besoin d'une stabilité réglementaire, il faut [que le cadre réglementaire, ndlr] soit stable ». Une réflexion qui fait suite à l'intervention de Jean-Ludovic Silicani, président de l'ARCEP, plus tôt dans la matinée et qui avait voulu rassurer en affirmant que « les interrogations sont légitimes. Les opérateurs disposent de règles claires et le temps est maintenant venu pour eux d'investir ». Rappelons que les objectifs du gouvernement sont que 100% des Français soient équipés avec la fibre optique d'ici à 2025. Objectif qui soulève de grandes interrogations.

En attendant 2025, que faire ? Une période de transition semble nécessaire avec une augmentation du débit pour faire patienter les zones peu denses de l'hexagone. Un tiers de la population française vit en zone rurale. Comment les atteindre ? David El Fassy, Président d'Altitude Infrastructure estime que « le satellite sera nécessaire pour couvrir les zones de moins denses, les plus isolées du territoire ». Il demande également plus de spectre radio pour proposer des débits de l'ordre de 20 Mbit/s pour des services fixes. Selon lui, il existe bien de l'appétence pour la fibre optique en milieu rural. Pour preuve, Altitude a déployé en moins de six mois, 650 prises au coût moyen de 1200 €/prise, soit 11 km de fibre et 2 km de génie mécanisé. Au bout du compte, Altitude a reçu 550 demandes de raccordement.

Illustration principale : table ronde lors des 5èmes Assises du Très Haut Débit (D.R).

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La montée en débit du cuivre avec le VDSL2 a été évoquée comme une technologie de transition mais elle s'accompagne de contraintes. « Le VDSL2 peut être rapide et nécessaire dans certaines zones, mais il est limité par la portée même si le coût marginal est limité », indique Christophe Caillault d'Ericsson. Il a également évoqué la 3G+ comme une solution pour délivrer jusqu'à 150 Mbit/s dans un futur proche, en 2013 et 2014. Concernant le VDSL2, Richard Toper, Président directeur général de Setic, a quant à lui rétorqué « je ne pense pas que le VDSL2 ait un grand avenir en France ».

Quid du financement ?

Tout le monde s'accorde sur une chose, les financements privés et publics doivent être complémentaires pour soutenir ce projet national. A la Société Générale, Jean-Philippe Haag, ingénieur conseil télécoms & média, rappelle trois sources de financement possibles : l'investissement privé en utilisant directement les fonds propres des opérateurs, les aides et les obligations d'états, et le recours à des acteurs financiers. Cette dernière solution est délicate en France. « Ce n'est pas l'appétence des fonds qui manquent mais c'est une vision » précise Gabrielle Gauthey, vice présidente en charge des affaires Publiques et Gouvernementales chez Alcatel-Lucent. Il faut une vision à cinq ans des déploiements de la fibre optique pour que des investissements privés puissent être facilités. Elle pointe là où cela fait mal : « Il faut baisser le coût du génie civil, c'est un chantier important » avant de conclure que «l'Europe a trop d'opérateurs»... 

Revenant sur les questions de financement, Jean-Philippe Haag ajoute timidement que les « projets de taille significative, plus de 100 millions d'euros » pourront intéresser les acteurs financiers, et que « l'échelle départementale est la bonne maille ». Reste que créer une concurrence par des infrastructures - très coûteuses à déployer - est mal vu par les collectivités. Yves Krattinger, Président de la commission aménagement du territoire et TIC à l'Assemblée des départements de France (ADF), affirme sur ce sujet qu'il ne souhaite «pas de concurrence par les réseaux. Une concurrence par les services, oui! ». Il ajoute que la « montée du débit est une bonne solution et qu'une instance nationale reste à construire».

Quels services pour la fibre optique ?

Mais quels usages justifient un tel engouement pour la fibre ? Les professionnels s'intéressent à la pertinence d'augmenter les débits. Le débit doit-il permettre à de nouveaux services de se développer ou à l'inverse, les nouveaux services sont ils autant de signes précurseurs qui poussent les acteurs à se mobiliser pour que le réseau supporte une telle charge ? « Nous croyons que les usages vont tirer l'infrastructure. C'est le besoin qui tire le système. On ne fera pas un standard mondial, les standards vont évoluer», affirme François Quentin, président du conseil d'administration de l'équipementier chinois Huawei pour la France. « Les consommateurs ne voient pas l'intérêt d'un THD alors que 40 Mbit/s semble être largement suffisant » veut relativiser Roland Montagne, directeur de la business unit télécom à l'institut d'analyse IDATE. Ce que démentent certains élus et particulièrement Bertrand Caparroy, conseiller général du canton de Provins, qui rappelle la très forte appétence des citoyens pour la fibre lors du projet pilote de Chevry-Cossigny, un des sept projets pilotes en zone non dense.

Parmi les usages existants fortement consommateurs de bande passante, on citera le multi-écrans au sein de la maison. D'autres services sont amenés à se développer qui risquent de consommer énormément de débit. « Par exemple, un programme en Haute Définition 3D nécessite 4 fois plus de bande passante qu'un programme de télévision ordinaire. Mieux, la télévision 3D stéréographique peut nécessiter jusqu'à une dizaine de caméras . Même avec de bons progrès d'encodage, le besoin en bande passante peut être alors multiplié par 40 !» décrit Didier Soucheyre, président de Néo Telecoms. «C'est l'image au sens large qui va prendre une grande part dans les réseaux de demain », a conclu Richard Viel. Pour se convaincre de l'intérêt de la hause du débit, il faudrait peut être échapper au petit débat franco-français et regarder ce qui se passe ailleurs. Peut être pas aux Etats-Unis ou les débit restent bas, notamment en ADSL, mais en Asie où les offres 100 Mbit/s sont devenus courantes et bon marché à Hong-Kong, en Corée, au Japon ou à Singapour par exemple. L'asie connait une vraie rupture avec la fibre optique alors que le débat en France porte encore sur les services...
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(15/06/2011 17:04:25)

Patch Tuesday Microsoft : Première mise à jour pour IE9

Microsoft a émis 16 bulletins de sécurité dont 9 sont classés comme « critiques », qualification la plus importante et les 7 autres sont affectés du qualificatif « important ». Si le nombre de bugs corrigés est moindre que le record des 64 failles corrigées en avril dernier, il se classe en deuxième position sur l'ensemble de l'année. Parmi les différents bulletins, on distingue 34 vulnérabilités dont 15 ont été qualifiées de critiques, 17 ont été classées importantes et 2 ont été estampillées comme « modérées ».

Microsoft a mis un focus sur 4 des 16 bulletins pour souligner l'urgence à déployer rapidement ces correctifs. « Les priorités sont la MS11-050, MS11-052, MS11-043 et MS11-042 » précise Jerry Bryant, responsable du Microsoft Security Response Center (MSRC).

Le bulletin MS11-050 est prioritaire car il comprend 11 correctifs pour IE. « Celui-ci est au sommet de la liste, car c'est une tradition », a déclaré Andrew Storms, directeur des opérations de sécurité chez nCircle Security et d'ajouter « mais c'est aussi la première mise à jour pour IE9 ».

Neuf des onze bugs corrigés dans IE pouvaient être exploités par des attaques de type « drive-by ». Pour que ces dernières soient effectives, il suffit d'amener les internautes à visiter un site web malveillant.

A noter que le bulletin MS11-052 affecte également IE, bien que Microsoft l'ait étiqueté comme une mise à jour Windows. « La vulnérabilité se trouve dans Windows, mais le vecteur d'attaque s'appuie sur Internet Explorer, » a déclaré Jerry Bryant. Seuls IE6, IE7 et IE8 peuvent être utilisés pour exploiter la vulnérabilité corrigée dans MS11-052, précise le responsable.

Des bulletins complémentaires sur Office et Windows


Les bulletins MS11-043 et MS11-042 corrigent une faille dans la façon dont Windows gère les protocoles SMB (Server Message Block), qui pourrait être utilisée dans une attaque de type « Browse and own ». Sur le côté positif, a déclaré Jerry Bryant et Andrew Storms, de nombreuses entreprises ont bloqué le trafic sortant SMB avec un pare-feu, ce qui empêcherait les exploits de la faille corrigée dans MS11-043.

Le bulletin MS11-045comprend une mise à jour de huit patch pour Excel. Sur les huit vulnérabilités, une seule affecte les versions les plus récentes, Excel 2007 et Excel 2010 sur Windows, deux touchent Excel 2011 sur Mac.« Il est manifestement clair que la suite Office récente est bien meilleure et plus sûre », a déclaré Andrew Storms.

Microsoft a également publié des mises à jour pour SQL Server, son produit Forefront Security 2010, le. NET Framework et la plateformes de développement Silverlight, ainsi que sur Hyper-V intégré à Windows Server 2008 et Server 2008 R2.

Les bulletins de sécurité de juin peuvent être téléchargés et installés via le Microsoft Update et Windows Update Services, ainsi que par Windows Server Update Services (WSUS).

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(14/06/2011 10:53:30)

Quand le réseau est surveillé par les médias sociaux

L'objectif est d'accélérer les diagnostics et de résoudre les problèmes réseau en quelques secondes. Les mises à jour peuvent s'effectuer via n'importe quel équipement mobile et des interfaces comme Twitter, Facebook, LinkedIn et Chatter. Dans cette démarche baptisée ISAAC, Enterasys reçoit le soutien de Marc Benioff, PDG et fondateur de Salesforce : « L'intégration de la solution d'Enterasys nous aidera à différencier encore plus Chatter pour en faire un outil permettant de gérer une activité à l'échelle mondiale. »

Elément différenciant de la proposition d'Enterasys : « un traducteur bidirectionnel en temps réel révolutionnaire qui permet à un administrateur de communiquer avec le réseau dans sa langue maternelle » affirme Chris Crowell, PDG d'Enterasys.  Cette solution de supervision sera disponible pour tous les clients de la plateforme de supervision de réseau d'Enterasys à compter de juillet 2011. À titre promotionnel, elle sera gratuite jusqu'au quatrième trimestre 2011, puis sera commercialisée à partir de 10 000 dollars début 2012.

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(14/06/2011 10:27:34)

iOS 5, pourquoi Apple a préféré Twitter à Facebook

iOS 5, le prochain système d'exploitation d'iPhone et d'iPad, va profondément intégrer le service Twitter. Ainsi, les développeurs d'applications pour les terminaux mobiles d'Apple pourront directement ajouter des fonctionnalités de partage social à leurs solutions. Cette intégration permet à la firme de Cupertino d'ouvrir instantanément ses produits au web 2.0 et de rattraper son retard, vu le peu de succès de ses tentatives précédentes (Ping sur iTunes). Pour Twitter, cela signifie devenir la plateforme sociale par défaut des apps pour iPhone et iPad, avec vraisemblablement une augmentation des utilisateurs à la clé. Les perdantes sont surtout les apps clients Twitter pour les terminaux mobiles d'Apple, qui risquent de se faire court-circuiter, à moins d'augmenter notablement leur attractivité fonctionnelle et graphique.

Facebook vs. Twitter

Beaucoup s'interrogent cependant sur le choix par Apple de Twitter (xAuth), plutôt que de Facebook (FB Connect), vu la popularité de ce dernier. Une question qui montre combien l'on a tendance à oublier les différences importantes entre les deux services. Ainsi, Facebook est véritablement un réseau social, et un réseau fermé, au même titre que l'écosystème d'Apple est cloisonné. Il fonctionne comme une base de données partagée. Au contraire, Twitter est un outil de diffusion ouvert avec une sociabilité moindre (follower vs. friend). Fonctionnant comme un bus de messagerie (voir le blog de W.Vambenepe sur le sujet), il connecte le «jardin fermé» d'Apple vers l'extérieur, au lieu de les rediriger vers un autre «jardin fermé». Des différences qui ont sans doute compté dans le choix de la firme à la pomme.

Crédit photo : Apple

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(13/06/2011 10:21:39)

USI 2011 : Connecter les objets et rendre intelligible la vie des utilisateurs (entretien avec Rafi Haladjian)

LeMondeInformatique : Vous avez cofondé la société Violet qui a donné naissance à différents objets communicants, dont le Nabaztag, et vous interviendrez le 29 juin prochain dans le cadre de l'USI 2011 sur l'intérêt de connecter ensemble les objets. Sous quel angle prévoyez-vous d'aborder ce sujet ?

Rafi Haladjian :
Le slogan de Violet, en 2003, c'était « Make all things be connected ». Dans notre vision, tous les objets pouvaient être connectés. Depuis, sept ou huit ans ont passé. L'Internet des objets dont on ne parlait pas du tout à l'époque est devenu un sujet sinon brûlant, en tout cas chaud, dont on parle un peu partout. Mais notre réflexion a également évolué et nous pensons que, précisément, connecter les objets n'est pas la bonne façon de poser le problème. Je me suis rendu compte, lorsque l'on parlait de l'Internet des objets, que l'on imaginait souvent quelque chose d'assez futuriste. Il y a toujours ce mythe du réfrigérateur communicant que chacun imagine avoir un jour et c'est finalement assez gênant. Je pense que ce qui est en jeu et ce qui est en train de se produire, ce n'est pas tant la connexion des objets entre eux, mais le fait que l'on est en train de déborder les frontières de l'ordinateur et du téléphone portable pour rendre intelligible l'espace physique dans lequel nous vivons. Jusqu'à présent, l'interaction que l'on avait avec les ordinateurs, avec les données ou avec les systèmes intelligents, se faisait à travers un guichet qui était un écran.

C'est-à-dire à travers un terminal, quel qu'il soit ?

...à travers un dispositif vers lequel on se tournait pour faire ses transactions. Aussi commode et petit, puisse-t-il être, là n'est pas la question. Mais ce qui se passait réellement dans le monde physique, le monde réel, était inconnu. C'était une espèce de zone d'ombre dont on ne tenait pas compte. L'utilisateur venait devant son écran, déclarait un certain nombre de choses : « voilà ce que j'écris, ce que je pense, ce que je fais ». Alors que désormais, de plus en plus, il y a des dispositifs qui permettent d'occuper le reste de l'espace, comme les GPS, ou les accéléromètres que l'on trouve sur les iPhone. Tout un ensemble de dispositifs qui existent déjà. Donc, cette tendance à rendre intelligible le reste du monde physique est quelque chose qui commence à se produire. Et, l'Internet des objets, c'est avant tout cela. Ce n'est pas le fait de connecter les réfrigérateurs, ce qui est anecdotique et accessoire. Il faut voir le vrai sens de ce qui est en train de se passer.

Quel va être le rôle de ces dispositifs ?

L'objectif, c'est de comprendre ce qui se passe dans la vie des gens, de rendre intelligible ce qu'ils sont en train de faire sans qu'ils aient besoin de le dire. Par exemple, dans une conférence, si l'on veut savoir ce que l'auditoire a pensé de l'exposé, on demande aux participants de remplir un formulaire ou d'aller sur une application pour donner leur appréciation. On pourrait procéder autrement. Ce que j'ai vu à l'Université de Bilbao, par exemple, ce sont des prototypes de fauteuils dans lesquels on a placé des capteurs de pression, tout bêtes, qui sondent la façon dont les gens sont assis sur leur fauteuil. Sont-ils avachis, signe que, peut-être, ils s'ennuient ? Semblent-il au contraire attentifs à qu'ils sont en train d'écouter ? Vous pouvez de cette façon avoir une compréhension immédiate de ce que les gens sont en train de penser de la présentation en cours, sans que les personnes aient forcément besoin de l'exprimer. Il s'agit ici de recherche universitaire. Ce n'est qu'un exemple. Le but du jeu, c'est de ne pas s'arrêter à la possibilité de connecter tous les objets, mais de se demander en quels sont les moyens dont on dispose pour comprendre ce qui se passe dans un environnement sans avoir à le demander à l'utilisateur. Cela ouvre des opportunités, surtout pour les entreprises.

Dans quels domaines et pour quelles applications ?

Une entreprise qui, par exemple, fabrique des objets, va se demander quels services elles peut inventer au-dessus. Certains services existent depuis très longtemps déjà et l'on ne s'en rend pas compte. Tous les télécopieurs de bureau sont connectés à une ligne téléphonique et les fabricants qui les louent peuvent les surveiller pour savoir à l'avance si vous allez manquer d'encre, de papier, afin d'en livrer avant que vous ne veniez à en manquer. Il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'à un dispositif aussi incongru qu'un Nabaztag pour imaginer les objets communicants qui vont arriver. La capacité à anticiper les besoins de l'utilisateur, à ressentir ce qu'il fait, à mettre en commun ce que font différents utilisateurs à un moment donné et de les comparer à d'autres... Google ne procède pas autrement. C'est en accumulant ces masses d'informations sur le comportement de millions d'internautes qu'il arrive à déterminer, à suggérer des comportements qui ont un sens pour d'autres utilisateurs. Observer ce que tout le monde boit comme café le matin et vous serez capable de prédire à un utilisateur particulier ce qu'il va aimer comme café, non seulement en observant son comportement, mais aussi celui des autres.

A quel horizon voyez-vous ces applications se concrétiser ?

Technologiquement, rien n'empêche de le faire demain. Pour que cela  existe sur le marché, il faudrait compter trois ans. C'est globalement le temps de mettre au point le hardware, plus difficile à élaborer que le logiciel, et de le commercialiser. D'un point de vue technologique, on n'attend rien. On a tout ce qu'il faut. Il n'y a rien d'autre à inventer que ce qui est déjà sur le marché. Donc, il manque juste la volonté des industriels d'y aller. Mon rôle, en participant à des conférences comme l'USI, c'est de continuer à sensibiliser et à évangéliser. J'étais là au tout début de l'Internet, en 1994, et jusqu'en 1999, nous avons passé notre temps à convaincre nombre de grandes entreprises qui ne voyaient pas l'intérêt d'aller sur Internet. Au début, il faut faire ce travail-là. C'est un peu ingrat.

Vous avez créé une autre société, « Sen.se » dont la devise est cette fois « Feel, Act, Make Sens ». Quels sont vos objectifs ?

Sen.se, c'est avant tout une infrastructure qui permet de connecter n'importe quoi avec n'importe quoi. Ce peut être une source d'information par exemple, la météo, votre calendrier Google, votre poids transmis par votre balance Withings, toutes sortes de flux de données, personnels ou non, et puis des informations qui sont mesurées par des appareils comme des capteurs de chaleur dans votre domicile, votre accéléromètre, un mouchard installé dans votre voiture, des machines. De la même façon qu'il existe le Machine-to-Machine, nous définissons cela comme le Whatever-to-Whatever (n'importe quoi à n'importe quoi).

Vous utilisez une infrastructure de type cloud pour regrouper les informations ?

Absolument. Cette infrastructure, nous la déclinons de trois manières. Nous la mettons d'abord à la disposition d'entreprises qui voudraient mettre au point des objets communicants parce que, non seulement, il faut concevoir et fabriquer l'objet lui-même, mais encore faut-il qu'il se connecte à une infrastructure qui va gérer les services associés. C'est ce que nous proposons. C'est la partie « Business Sen.se » de notre activité. La deuxième partie s'appelle « Open Sen.se ». C'est celle que l'on voit quand on va sur notre site (http://open.sen.se/). Elle s'adresse aux designers, aux développeurs et à tous ceux qui veulent jouer avec cela. C'est gratuit. Vous avez développé vous-même votre petit appareil, vous avez détourné un Nabaztag ou un pèse-personne, par exemple, et vous pouvez commencer à imaginer vous-mêmes des usages en combinant des applications.

Vous fournissez des interfaces de programmation (API) ?

Il y a des API si vous avez envie d'écrire du code. Si vous n'en avez pas envie, nous proposons des applications toutes faites. Si vous voulez que votre plante verte vous envoie un « tweet » lorsqu'elle a besoin d'eau, vous pouvez le faire sans avoir à écrire de code du tout. Si vous voulez recueillir des températures à différents emplacements, obtenir une moyenne et recevoir cette information une fois par semaine, c'est possible. Nous utilisons de petites applications en ligne que vous allez configurer. L'idée, c'est d'imaginer des usages et de pas limiter ces possibilités à des développeurs.

Vous avez évoqué une troisième déclinaison de votre infrastructure.

C'est celle que nous démarrerons plutôt vers la fin de cette année, avec laquelle nous allons proposer aussi de nouveaux types d'appareils. Qui ne seront d'ailleurs pas exclusifs. Il sera possible d'utiliser nos appareils et ceux fournis par d'autres fabricants. Nous ne croyons pas à un monde fermé, mais à un monde dans lequel on trouve des données de toutes sortes de provenance. Il faut organiser tout cela autour de l'individu et non pas avoir un utilisateur qui butine d'un appareil à un autre comme s'il s'agissait d'un archipel d'objets.
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