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Société
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(23/11/2009 13:44:44)
Microsoft pourrait rétribuer News Corp pour l'indexation exclusive de ses sites
Microsoft a entamé des discussions avec le groupe de presse international News Corp sur l'impulsion de ce dernier. Il serait question que la société de Steve Ballmer rétribue l'éditeur du Wall Street Journal et du Britannique Sun s'il désindexe ses sites Web du moteur de recherche Google afin de les lister dans Bing, le moteur de Microsoft. C'est ce qu'a révélé le Financial Times ce dimanche 22 novembre, en citant une source proche du dossier qui a insisté sur le fait que les discussions démarraient à peine. De son côté, Microsoft a également approché d'autres éditeurs importants de presse en ligne pour leur demander de désindexer leurs sites de Google News. Ce sont les moteurs de recherche qui profitent des contenus en ligne, selon Rupert Murdoch Il y a deux semaines, Rupert Murdoch, le patron et fondateur de News Corp, avait indiqué qu'il envisageait d'empêcher les grands moteurs de recherche, dont Google et Bing, d'indexer les contenus de ses sites Web afin d'amener les lecteurs à payer pour lire ces articles en ligne. Rupert Murdoch considère effectivement que ce sont les moteurs de recherche qui tirent réellement profit des contenus en ligne de News Corp à travers les revenus générés par les publicités qu'ils affichent. Selon le Financial Times, un éditeur de presse en ligne -dont le nom n'est pas cité - a confié qu'il avait également été contacté par Microsoft. Selon les arguments de ce dernier, être payé pour sortir de Google pourrait valoriser les contenus qui seraient alors rémunérés sur la base d'une indexation exclusive. Un accord entre Microsoft et des sites de presse en ligne pourrait mettre Bing dans une meilleure position face à la concurrence de Google. La part de marché du moteur de Microsoft est en effet huit fois plus petite que celle de Google. (...)
(20/11/2009 14:20:01)Bercy rappelle l'échéance de la dématérialisation des marchés publics au 1er janvier
Le texte étant publié depuis 2006, certains l'ont peut-être oublié. Le Ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique vient donc de rappeler au travers d'une note sur son site qu'acheteurs publics et vendeurs allaient avoir des obligations nouvelles au 1er janvier 2010, dans un peu plus d'un mois, pour tous les marchés de plus de 90 000 euros. En matière de marchés publics, à cette date, les acheteurs pourront imposer aux fournisseurs de répondre aux marchés publics de manière dématérialisée. Pour les marchés informatiques, cette obligation ne sera même pas une option : la réponse dématérialisée sera imposée à l'acheteur. Les appels d'offres devront d'ailleurs obligatoirement être publiés sur un portail Internet à cette date. Les acheteurs auront donc dans tous les cas la possibilité de consulter de manière dématérialisée les documents constituant cet appel d'offres. Depuis l'origine du texte, en 2006, le fournisseur pouvait imposer à l'acheteur une réponse dématérialisée. Dans la pratique, cependant, si beaucoup de fournisseurs consultent les appels d'offres sur Internet, la très grande majorité des réponses se faisait jusqu'à présent en format papier. (...)
(19/11/2009 17:42:15)Grand emprunt : le rapport Rocard Juppé suggère 4 Mds d'euros pour le numérique
Le rapport de la commission sur l'emprunt national, remis ce jeudi 19 novembre par Michel Rocard et Alain Juppé au président de la République, prévoit d'investir 4 milliards d'euros dans la société numérique. La moitié de cette somme serait consacrée au déploiement du très haut débit sur le territoire, tandis que l'autre moitié serait employée pour développer les usages et les contenus numériques innovants. C'est l'un des sept axes d'investissement stratégiques retenus par la commission présidée par les deux anciens Premiers ministres. Le rapport « Investir pour l'avenir » préconise un investissement public d'un montant total de 35 milliards d'euros pour l'ensemble des sept domaines jugés prioritaires (décomposés en dix-sept actions, cf tableau ci-dessous) : l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation (16 Md€), le développement des PME innovantes (2 Md€), les sciences du vivant (2 Md€), les énergies décarbonées (3,5 Md€), la ville de demain (4,5 Md€), la mobilité du futur (3 Md€) et, donc, au septième rang, la société numérique (4 Md€). L'investissement total devrait atteindre 60 Md€, précise la commission, par effet de levier vis-à-vis des financements privés, locaux et européens. Une « Agence pour le numérique » pour co-financer des projets mixtes La commission propose de créer une « Agence pour le numérique » (une structure légère, précise-t-elle) qui pourrait co-investir dans l'économie numérique. Son intervention porterait, d'une part, sur le développement des infrastructures à très haut débit pour les zones les moins denses. D'autre part, elle favoriserait le financement de projets mixtes (public/privé) consacrés au développement de logiciels, d'usages et de contenus numériques dans plusieurs domaines : les réseaux intelligents (électriques et de transport), le télétravail, la télémédecine, l'e-santé, l'e-administration, l'e-éducation, l'e-justice, la numérisation des contenus culturels, etc. Au besoin, indique le rapport, « en s'appuyant sur le développement d'infrastructures partagées (cloud computing, supercalculateurs...) ». Le numérique présent dans tous les chantiers [[page]] Le numérique présent dans tous les chantiers Si les technologies de l'information et de la communication sont explicitement citées comme axe prioritaire d'avenir (arrivant au 3e rang en termes d'importance du montant à investir), elles sont également partie prenante, de façon directe ou indirecte, de tous les autres domaines d'action listés par le rapport. L'Afdel, Association française des éditeurs de logiciels, fait remarquer que « le logiciel est présent dans tous les chantiers identifiés par le grand emprunt ». Ainsi, les 10 Md€ qui doivent favoriser l'émergence de campus d'enseignement supérieur et de recherche d'excellence contribueront aussi à soutenir une industrie du logiciel « très consommatrice de R&D », rappelle l'Afdel, de nombreuses entreprises étant directement des spin-off de laboratoires universitaires. De la même façon, le rapport propose de consacrer 3,5 Md€ à la création de campus d'innovation de dimension mondiale et de valoriser les résultats de la recherche publique en synergie avec des partenaires privés. Le soutien à l'innovation se traduit aussi par des mesures visant à favoriser le développement des PME. Et au chapitre du développement durable, les actions concernant les villes de demain prévoient notamment de renforcer l'efficacité énergétique des bâtiments, domaine où les TIC sont également mises à l'oeuvre. En préface de leur rapport, les deux présidents de la commission soulignent qu'il y a « deux façons de mal préparer l'avenir : accumuler les dettes pour financer les dépenses courantes, mais aussi, et peut-être surtout, oublier d'investir dans les domaines moteurs », en précisant que les investissements proposés « doivent être au seul service des générations futures ». (...)
(16/11/2009 16:48:47)Tim Berners-Lee lance les opérations de sa Web Foundation
Tim Berners-Lee est persuadé que le Web peut aider les gens à améliorer leurs conditions de vie, et il entend le démontrer au travers d'une fondation. Invité à s'exprimer dimanche au Forum sur la gouvernance d'Internet à Sharm El Sheik en Egypte, l'inventeur du Web a annoncé le lancement des premières opérations de la World Wide Web Foundation. « Nous ne nous intéressons pas à la technologie du Web elle-même, mais à ce qu'elle peut faire pour aider les gens à améliorer leur situation, créer de nouvelles opportunités, de nouvelles activités, répondre aux besoins de santé de leur famille, aux besoins d'éducation », a expliqué de son côté Steve Bratt, CEO de la fondation. Le premier programme de la fondation, lancé en partenariat avec l'Université d'Amsterdam, et nommé Web Alliance for Re-greening in Africa (W4RA), vise à concevoir des plateformes Web et mobiles destinées aux agriculteurs africains (Burkina Faso, Mali « et d'autres », indique la Fondation), en faisant appel aux développeurs locaux. Steve Bratt et Tim Berners-Lee entendent promouvoir l'échange d'informations et de bonnes pratiques grâce au Web pour améliorer les techniques d'agriculture « dans des endroits désertiques ». Le second projet annoncé sera mené en collaboration avec le Center for Digital Inclusion, une structure basée au Brésil, s'attachant à apprendre aux jeunes défavorisés un peu partout dans le monde l'usage des nouvelles technologies. Le projet amènera ces jeunes à développer des sites et applications Web, accessibles par les mobiles et proposant des interfaces vocales. Cinq programmes pilotes vont être lancés en Amérique latine, Europe et Moyen-Orient. Steve Bratt et Tim Berners-Lee avaient annoncé la Fondation en septembre 2008, mais il s'agit cette fois du véritable lancement. Il faut dire que les deux créateurs de cette organisation à but non lucratif n'avaient pas les moyens de financer eux-mêmes leur idée ; la 'Web Foundation' repose donc uniquement sur les dons d'entreprises ou de particuliers. (...)
(16/11/2009 15:59:56)La France contre l'intrusion des Etats-Unis dans le réseau interbancaire Swift
Plusieurs pays européens, dont la France, souhaitent faire marche arrière sur l'ébauche d'accord qui permettrait aux agences antiterroristes américaines d'accéder aux données bancaires de millions de citoyens européens. Les informations en question transitent par le réseau Swift, service de transfert interbancaire qui gère des millions de transactions internationales chaque jour. La Suède, qui assure actuellement la présidence tournante de l'Union Européenne, a négocié avec le gouvernement américain un accord qui permettrait à ce dernier de pouvoir examiner un large éventail de données incluant numéros de comptes bancaires, adresses et numéros d'identification. La France, l'Allemagne, l'Autriche et la Finlande craignent que cet accord ne soit trop intrusif. La ministre allemande de la justice s'est notamment dit opposée à un accord qui autoriserait le transfert d'énormes quantités de données « sans garantie de protection légale ». L'intervention de ces quatre pays fait écho aux inquiétudes qu'ont exprimé plusieurs parlementaires européens qui estiment avoir été tenu à l'écart des négociations. Pour l'instant, les lois de l'UE ne prévoient pas d'inclure les parlementaires dans les discussions portant sur des questions judiciaires, mais le traité de Lisbonne qui doit entrer en vigueur le mois prochain va modifier ces dispositions. Un accord provisoire d'une durée maximum d'un an La présidence suédoise de l'UE rappelle que le texte de l'accord avec les Etats-Unis n'a pas été finalisé. « Plusieurs pays ont émis des réserves, a reconnu vendredi dernier Nils Hanninger, porte-parole du gouvernement suédois. Mais nous sommes toujours en négociation. » Il rappelle que rien n'est arrêté tant que toutes les dispositions n'ont pas été acceptées. Le porte-parole a par ailleurs nié la volonté d'exclure le Parlement européen de la boucle, soulignant que l'accord temporaire aurait de toutes façons une durée maximum d'un an et que, aussitôt qu'il serait signé démarreraient les négociations pour un accord définitif. Les préoccupations portant sur l'accès aux données transitant par le réseau interbancaire Swift sont apparues pour la première fois en 2006. Un article du New York Times avait alors révélé que les Etats-Unis accédaient à ces informations sur les citoyens européens (gérées par la société belge Swift, Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), sans que les autorités européennes en soient averties. (...)
(16/11/2009 12:08:31)Les moyens efficaces de protection des données personnelles restent encore à inventer
Il existe bien des moyens pour protéger les données personnelles de l'internaute, mais ils ont leurs limites et dépendent beaucoup de la responsabilisation des différents acteurs. Daniel Le Métayer, directeur de recherche au centre Inria de Grenoble, l'a rappelé la semaine dernière, lors de l'Atelier sur le « Droit à l'oubli numérique », accueilli à Sciences Po Paris, le 12 novembre. Une matinée organisée à l'initiative de Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, auprès du Premier ministre, et à laquelle participaient Alex Türk, président de la CNIL, et différents acteurs du monde Internet, parmi lesquels Google et Microsoft. NKM avait d'emblée reconnu, au début de la matinée, qu'elle faisait partie des très nombreux internautes qui ne lisaient pas les chartes de confidentialité soumises par les sites Web avant de les accepter. Agir à la source et limiter l'usage des données Pour limiter la divulgation des informations privées, le premier moyen consiste à agir à la source, en chiffrant ses données ou en communiquant sans livrer son identité, avec des adresses anonymes et 'jetables', a d'abord rappelé le directeur de recherche. « Pour naviguer et effectuer des recherches sur le Web de manière anonyme, certaines techniques de protection des adresses reposent sur l'idée d'introduire un intermédiaire [NDLR : un tiers de confiance] entre nous et notre correspondant », explique-t-il aussi. De la même façon, on peut faire valoir ses droits en fournissant des garanties anonymes, en utilisant des certificats, par exemple pour prouver que l'on est un adulte. Le deuxième moyen de protection consiste à limiter les usages des informations. Du côté de l'internaute, cela implique de filtrer les messages non désirés et les cookies, notamment, ou d'effacer les traces, les cookies, etc. Du côté du responsable du traitement, la sécurisation des données requiert contrôle d'accès, chiffrement, anonymisation, etc. Mais la plupart de ces méthodes ont leurs limites, rappelle encore Daniel Le Métayer. « Pour l'internaute, les outils sont quelquefois difficiles à utiliser et ils induisent des pénalités en temps de réponse, reconnaît-il. Et la question se pose toujours de savoir jusqu'à quel point on peut faire confiance aux relais et intermédiaires. » Sur un autre plan, la protection des données personnelles « par l'obscurité » entre en conflit avec d'autres besoins de l'internaute, liés notamment à sa vie sociale. Des données pas aussi anonymes que cela [[page]] Quant aux techniques d'anonymisation utilisées par les responsables du traitement, elles ont aussi leurs limites, rappelle le directeur de recherche. Aux Etats-Unis, le rapprochement d'informations comme le code postal, la date de naissance et le genre permettraient d'identifier 87% des citoyens. Il y a quelques années, des chercheurs américains ont montré que les informations collectées par le loueur de DVD en ligne Netflix permettaient d'identifier une personne aussi facilement qu'avec son numéro de sécurité sociale. Netflix avait publié les notes accordées aux DVD par 500 000 utilisateurs en six ans. « La connaissance de deux notes suffit à identifier l'ensemble des vidéos notées par 68% des utilisateurs ». Le chercheur à l'Inria cite encore AOL, montré du doigt pour avoir publié des données qu'il croyait avoir anonymisées ; pas suffisamment cependant pour que l'on ne retrouve l'identité des personnes. Etablir des schémas de certification pour attribuer des labels reconnus aux outils Parmi les voies de recherche explorées pour mieux protéger les données personnelles, Daniel Le Métayer évoque le principe de transparence, « pas toujours facile à mettre en oeuvre », ou encore la limitation de l'essaimage de données par partage de pointeurs (des liens renvoyant vers la source des données). « Il y a aussi des techniques, en cours d'étude, qui visent à associer systématiquement des dates d'expiration aux fichiers », ajoute-t-il. Ou encore « à contrôler la durée de vie des données par chiffrement avec des clés éphémères ». Le directeur de recherche reconnaît qu'en matière de protection, on a jusqu'à présent « surtout fait du palliatif, des rustines pour colmater les brèches. » Il considère que dans la recherche des moyens, il faut avoir, dès le départ, l'objectif de protéger la vie privée pour « prévenir plutôt que guérir ». Il y a, selon lui, un manque d'incitation : « La loi doit venir à la rescousse ». On pourrait aussi établir des schémas de certification pour attribuer des labels reconnus. « Cela pourrait constituer un véritable différentiateur pour les fournisseurs d'outils et de services », ce qui leur permettrait alors d'investir vraiment dans des moyens de protection de la vie privée. Les conditions de la confiance de l'internaute restant la transparence et la responsabilisation. (...)
(12/11/2009 17:42:37)Nathalie Kosciusko-Morizet veut concrétiser le droit à l'oubli numérique
« Le droit à l'oubli numérique couvre le droit à l'anonymat, à l'incognito et à la solitude », a rappelé ce matin le président de la CNIL, Alex Türk, en introduction de l'atelier organisé sur ce thème par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'état chargée de l'économie numérique(*), accueilli ce jeudi 12 novembre dans l'amphithéatre de Sciences Po Paris. Les internautes communiquent sur le Web de plus en plus de détails sur eux-mêmes, plus ou moins volontairement, tant sur les réseaux sociaux qu'au gré de leurs multiples navigations. Des informations personnelles qui les rattrapent quelquefois lors d'un entretien d'embauche au cours duquel le recruteur leur rappelle quelque frasque passée. Or, a insisté Alex Türk, « je revendique le droit à être un homme différent aujourd'hui de celui que j'étais à 19 ans ». A la CNIL, « nous passons 95% de notre temps sur la question du droit à l'oubli, sans avoir aucun a priori sur une technologie, mais en observant les usages », affirme son président.
Un corpus de principes autour des données personnelles adopté à Madrid
Outre la problématique du traçage sur Internet, Alex Türk évoque les évolutions qu'apporteront, dans dix ans, les nanotechnologies, « technologies invisibles à l'oeil nu ». Le président de la CNIL se demande comment s'assurer que le développement de ces technologies ne se fera pas au prix d'une « hyper-traçabilité » des personnes. « Elles offriront des progrès extraordinaires dans le domaine de la santé, mais dans celui des technologies de l'information, nous pourrions entrer dans une société où nous n'aurions jamais plus la certitude d'être seul. »
Face à l'ensemble de ces questions, Alex Türk suggère plusieurs réponses, la première d'ordre technologique. « La technologie porte en elle-même ses propres réponses ». Les autres réponses peuvent être apportées par des actions de contrôle ou judiciaires, par les études d'impact parlementaires, par des actions pédagogiques et, enfin, par l'adoption de principes de protection des données. Dans ce domaine, le président de la CNIL rappelle que la semaine dernière, à Madrid, un « corpus de principes » a été adopté, autour de la protection des données personnelles sur Internet, par les représentants de cinquante pays et d'acteurs majeurs du numérique, dans le cadre de la 31e conférence internationale sur la protection des données et de la vie privée.
« Il faut que le droit à l'oubli nous permette de préserver deux libertés fondamentales : notre liberté d'expression et notre liberté d'aller et venir », a conclu Alex Türk en citant Baudelaire qui revendiquait « le droit de se contredire et de s'en aller ».
En début de matinée, Nathalie Kosciusko-Morizet avait rappelé la nécessité d'une auto-discipline de la part des acteurs impliqués sur le sujet et le besoin de trouver des convergences et de définir des bonnes pratiques. Au passage, elle a mentionné l'attaque tout récemment subie par le réseau social Facebook, incident qui illustre concrètement le risque de piratage des données personnelles. « L'objectif de cet atelier est d'informer les acteurs et de lancer avec eux une dynamique pour arriver à des résultats concrets ». Cette journée, à laquelle assistaient plusieurs députés dont Patrice Martin-Lalande, co-président du groupe d'étude sur Internet, peut aussi contribuer à déboucher sur des initiatives législatives.
Il faut penser à rendre anonymes les données personnelles dès la conception des produits, estime Microsoft
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Il faut penser à rendre anonymes les données personnelles dès la conception des produits, estime Microsoft
Lors de la première table ronde (photo ci-dessous), consacrée à l'oubli des traces, Peter Fleischer, responsable de la protection des données personnelles chez Google, a affirmé que le principe qui le guidait était celui de la transparence. « Chacun doit pouvoir prendre ses propres décisions, par exemple décider, sur Gmail, s'il garde ou pas ses e-mails ». Et de rappeler que Google vient tout juste de sortir un outil, Google Dashboard, pour « donner à l'utilisateur une transparence totale sur les données qu'il possède sur Google ». Une annonce qu'il a faite lors d'une conférence de presse « en marge de la conférence de Madrid », a-t-il tenu à préciser. « Pour moi, ce sont ces principes de contrôle qui sont à la base de ce droit à l'oubli, mais il ne s'agit pas de l'imposer ». Il dit chercher depuis des années des moyens plus efficaces d'expliquer aux internautes comment protéger leurs données personnelles. Ainsi que l'avait confié NKM un peu plus tôt, « les chartes de confidentialité sont peu lues », a confirmé Peter Fleischer. « Nous avons donc fait des vidéos explicatives ».
A sa suite, Marc Mossé, directeur des affaires publiques et juridiques de Microsoft, a suggéré de faire en sorte, dès la conception des solutions informatiques, que l'on puisse distinguer les données personnelles pour les rendre anonymes. « Nous devons maîtriser l'outil et non pas le subir ». Et de rappeler l'engagement pris par Microsoft auprès du Groupe de travail européen Article 29 sur la protection des données « d'anonymiser l'adresse IP jusqu'au dernier octet ».
En clôture de cette première table-ronde, le député Patrice Martin-Delalande a reconnu « une volonté des opérateurs à progresser » tout en soulignant le nombre important de problèmes à régler. « Mais peut-on se contenter d'attendre que les opérateurs se mettent d'accord sur un code de bonne conduite ? Je pense personnellement que la loi pourrait suppléer l'absence de règles de bonnes pratiques. Il ne faut pas que nous attendions trop. » Le député estime important de reconnaître la valeur juridique des principes vus la semaine dernière à Madrid, signe qu'il qualifie « d'encourageant ». « La reconnaissance constitutionnelle, c'est un signe fort ».
Illustration : de droite à gauche, Bernard Benhamou, délégué aux usages de l'Internet, Peter Fleischer, responsable de la protection des données personnelles chez Google, Henri Moché, directeur général de Mappy/PagesJaunes, Patrice Martin-Lalande, député de Loir-et-Cher et co-président du groupe d'étude sur Internet, Marc Mossé, directeur des affaires publiques et juridiques chez Microsoft, Corinne Thiérache, avocate, présidente de Cyberlex, et Arnaud Caplier, de l'Union française du marketing direct. (...)
L'informatique enseignée au Collège de France
« Une ultime reconnaissance : l'informatique enfin considérée comme une science. » C'est en ces termes que le président de l'Inria, Michel Cosnard, a salué la création d'une chaire « Informatique et sciences numériques » au Collège de France. Lors d'une présentation mardi 10 dans ce haut lieu de la culture et de l'enseignement français, Michel Cosnard et Pierre Corvol, administrateur du Collège de France, ont expliqué que le succès rencontré par le cours du professeur Gérard Berry en 2007/2008 leur avait donné l'idée de pérenniser la chose. Les deux institutions ont ainsi collaboré et décidé la création d'une chaire annuelle, en s'engageant sur un programme de 5 ans. Les cours donnés au Collège de France sont d'accès libre et gratuit pour tous. Une cinquantaine de chaires permanentes sont tenues par des professeurs titulaires. A côté de ce socle historique, des chaires annuelles commencent à voir le jour depuis quelques années. L'enseignant et donc la thématique abordée y changent chaque année. « Ce qui permet de multiplier les points de vue », explique Gérard Berry. « Un trou absolument majeur à combler dans l'enseignement » Ingénieur, docteur, chercheur à l'Inria, distingué à plusieurs reprises, Gérard Berry, avait donné un cours intitulé « Pourquoi et comment le monde devient numérique » en 2007/2008, dans le cadre de la chaire d'innovation technologique Liliane Bettencourt. Mais pour lui et les autres acteurs de l'entrée de l'informatique au Collège de France, il était évident qu'il fallait aller plus loin. « Parce que les gens ne savent pas ce qu'est l'informatique, explique-t-il. Les gens d'un certain âge voient l'informatique comme un objet étranger, et certains commencent à l'apprivoiser. Pour la nouvelle génération, l'informatique est tout simplement là, comme le vélo ou autre chose. Mais les deux générations sont ignorantes en la matière, pour des raisons différentes. Il y a un trou absolument majeur à combler dans l'enseignement. [...] En France, quand on parle de fracture numérique, on se polarise sur la nécessité de rattraper le retard en tant que consommateur, alors que le véritable problème c'est rattraper le retard en tant que créateur. Cela commence par l'éducation, car être créateur, c'est un état mental : il faut d'abord comprendre les choses. » Faire aimer l'informatique aux enfants Passionné et passionnant, Gérard Berry estime qu'on peut délivrer un enseignement à la fois drôle et intelligent en la matière. « Les jeunes ne s'intéressent pas à la façon dont leur MP3 ou leur logiciel de peer-to-peer fonctionne parce que personne ne leur dit qu'on peut s'y intéresser. Dès qu'on le fait, ils trouvent ça formidable. » Fort d'une expérience réussie avec des collégiens, il dit : « J'ai été promu auprès des 6-9 ans. » Cette fois, il leur a montré que les additions et multiplications qu'ils étaient en train d'apprendre étaient en fait de l'algorithmique. « C'est-à-dire des choses qui ne demandent pas de la pensée, mais de l'automatisme. Et quand les enfants comprennent qu'une couleur, c'est un mélange de trois nombres, ça les fait aimer l'informatique. » Calcul séquentiel, parallélisme, calcul diffus... [[page]] Son cours 2009/2010 au Collège de France s'adressera à des adultes, toutefois il reprendra cet enseignement à la base, en partant des algorithmes. « Car c'est la plus grande difficulté à laquelle on est confronté : comment combler le fossé entre d'un côté l'homme, intuitif, intelligent, lent et pas très rigoureux, et d'un autre côté la machine, stupide, rapide, consciencieuse... » Le cours, « Penser, modéliser et maîtriser le calcul informatique » suivra un ordre chronologique, abordant la théorie de la calculabilité (élaborée dans les années 30), le calcul séquentiel (qui a donné les langages de type C ou Java), puis le parallélisme, problématique actuelle avec les architectures multicoeurs et de nouveaux types de bugs « extrêmement sournois », pour finir sur le modèle du calcul diffus, quand des millions de ressources reliées par Internet sont susceptibles d'oeuvrer de concert. Hormis le cours inaugural, chaque cours sera suivi d'un colloque animé par « une sommité mondiale », invitée par Gérard Berry. Favoriser la connaissance et la diffusion auprès des Français - sur place et via le Web Les frais de cette chaire - environ 300 000 euros par an tout compris - sont pris en charge à parts égales entre le Collège de France et l'Inria. Michel Cosnard justifie cet investissement très simplement : la vocation de l'Inria est de favoriser la connaissance et sa diffusion. « La recherche [en informatique] doit continuer. Nous devons être présents dans le concert des nations. Il faut donc susciter des vocations. Mais pour s'engager dans une voie qui est difficile, il faut savoir ce dont on parle, et ce dès la prime enfance, je dirais, or pour l'instant nous en sommes loin. » Et si les cours du Collège de France ne toucheront pas le jeune public, il existe tout de même un impact indirect. Le simple fait pour l'informatique d'avoir droit de cité dans « cet immense phare de la connaissance », pour reprendre les propos de Michel Cosnard, donne plus de légitimité dans les débats sur l'introduction de l'informatique dans l'enseignement scolaire - « et pas pour apprendre à se servir de Word ou d'Excel », précise Gérard Berry. La leçon inaugurale aura lieu le jeudi 19 novembre à 18 heures. Pour ceux qui ne pourraient se déplacer, les cours seront enregistrés, et diffusés ensuite sur le Web. C'est l'autre intérêt des chaires annuelles, explique Pierre Corvol : leur financement par des partenaires permet de mettre en oeuvre ce type de moyens. Selon l'administrateur du Collège de France, « 5 millions d'heures ont été téléchargées l'année dernière, et 20% des internautes sont hors de France ; il y a donc aussi une traduction en anglais à assurer ». (...)
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