Alors que les sciences de la donnée sont devenues un avantage concurrentiel et un véritable enjeu pour les entreprises, celles-ci peinent à trouver des profils spécialisés dans ce domaine. L’ouverture à la rentrée prochaine d’Albert School, une école de commerce centrée sur la data, vise à répondre à la pénurie de talents qui menace les entreprises dans l’exploitation de leurs données. Créée par Grégoire Genest, fondateur de Neos, une start-up éditrice d’un service de paiement scan and go, et ancien élève de l’École Polytechnique, cette formation post-bac déploie une pédagogie hybride pour former la future génération d’entrepreneurs aux data sciences. « La culture data driven est devenue incontournable pour orienter les bonnes décisions des entreprises et leur permettre de piloter leur performance opérationnelle », estime le dirigeant. Pour lui, le manque de professionnels qualifiés peut contribuer à freiner leur compétitivité. « D’où l’idée d’un cursus business résolument centré autour des datas pour que nos étudiants prennent conscience de l’avantage compétitif tiré de leur exploitation », a-t-il expliqué.

Majoritairement anglophone, le cursus confrontera continûment les étudiants aux problématiques concrètes des entreprises. Pour accompagner les apprenants, l’école a recruté une équipe de professeurs issus d’institutions renommées (X, HEC, ENS, Stanford) . Le projet compte également sur les partenariats multiples noués tant avec des startups IT (PayFit, Ynsect, Big Mamma…) qu’avec de grands groupes (LVMH, IBM, Foncia…) qui aspirent à l’émergence d’une génération «data-literate». Il compte parmi ses investisseurs principaux le cofondateur d'Iliad/Free Xavier Niel ainsi que Pierre-Édouard Stérin, à la tête de Lafourchette et des coffrets Smartbox, aux côtés de la famille Arnault. Alors que les sélections sont en cours, une première promotion de 60 étudiants triés sur le volet intègrera à la rentrée 2022 ce cursus, avec le choix d’une formation en 3 ou 5 ans de type bachelor ou Master. 

Des exigences sur la motivation et l'anglais 

Au menu, un parcours intensif (soit 900 heures de cours pour le bachelor) dédié à l’apprentissage des métiers du commerce, finances, marketing, stratégie. Le tout, complété par un enseignement en mathématiques et traitement de la donnée, assorti de codage informatique. Le cycle Master conduit pour sa part à plusieurs spécialités : entrepreneurship, blockchain et web3, finance et IA, marketing et IA. Des stages sont également proposés à l’appui avec proposition d’emploi par les entreprises partenaires du programme. L’école installera son premier campus sur plus de 2500 m² au cœur de Paris, rue de Paradis (Xe). L’objectif est de former 160 étudiants par an. L’ensemble du processus d’admission se fait en ligne en trois étapes, à savoir un test cognitif, l’examen du dossier scolaire, puis un entretien pour valider la motivation et le niveau d’anglais des candidats. Les postulants devront avoir un solide niveau en mathématiques.

Les frais de scolarité seront comparables à ceux d'une école de commerce traditionnelle, avec des possibilités d’aide au financement. « Nous proposons des dispositifs de prêts qui pourront être remboursés par les étudiants dès leur entrée sur le marché du travail », nous a précisé Grégoire Genest. A peine installée, Albert School affiche déjà des ambitions d’ouverture en région avant de s’attaquer à l’international « Après Paris, nous prévoyons d’ouvrir un campus à Aix-en-Provence puis d’exporter notre programme en Europe, au Royaume-Uni, en Espagne, au Portugal en Belgique ainsi qu’en Suisse », ambitionne le président et fondateur de l’établissement. Après, ce sera au tour d’autres marchés étrangers, avec bientôt l’Asie en ligne de mire avec des installations à Singapour et en Chine.