Dans cette descente, l'étude confirme cependant l'exception française. Le rythme de la croissance s'est affaibli cette année mais le secteur progressait néanmoins de 2 % (en rythme annuel) à l'issue du premier semestre, selon l'Arcep. Et à l'issue du troisième trimestre, France Télécom annonçait une croissance de 3,9 % de ses revenus mobiles en France et le chiffre d'affaires de Bouygues Télécoms grimpait de 5 %. Seul SFR enregistrait une légère baisse (- 0,5 %). Qui dit environnement difficile, dit serrage de ceinture chez les opérateurs mobiles. Toujours selon Wireless Intelligence, leurs coûts opérationnels sont passés en un an de 63% à 60% de leurs revenus au troisième trimestre 2009. Même évolution pour les dépenses d'investissement : elles sont tombées à 10 %, contre 14 % un an plus tôt. Ces gestions serrées ont eu pour effet de maintenir la marge d'Ebitda à 33 %, et se sont traduites par un effet positif sur le niveau des cash-flows opérationnels : ils représentaient 22 % des revenus, contre 20 % l'an dernier. Mais le cabinet Wireless Intelligence s'inquiète aussi des effets à moyen terme de ces politiques restrictives. Les investissements ne suivent pas les besoins des clients En effet, les opérateurs doivent investir dans leurs réseaux pour améliorer la couverture 3G et supporter le développement des nouveaux services gros consommateurs de bande passante. Or, dans de nombreux pays européens, ces investissements ont été réduits, cette année, au strict minimum et de nombreux opérateurs (comme O2 UK) reconnaissent être confrontés à un problème de saturation dû à l'explosion du trafic de données. Ces investissements, ils ne vont plus pouvoir les reporter longtemps. Seul problème : les opérateurs, notamment européens, sont confrontés à une chute de leurs revenus voix, alors que les pressions réglementaires s'accroissent. Et personne n'est capable, aujourd'hui, d'affirmer que la donnée sera, un jour, rentable. Si l'année 2009 a été difficile, l'année 2010 recèle donc de nombreux dangers pour les opérateurs, leur modèle économique étant manifestement en bout de course.