Sans surprise, AMD a fait part de son mécontentement à l'encontre d'Intel, qu'il accuse de vouloir jouer la montre dans le procès antitrust intenté à son encontre par la Commission européenne. Comme nous l'indiquions la semaine dernière, Intel a en effet entrepris de gagner du temps dans cette affaire en poursuivant la Commission devant la Cour de première instance. Selon le fondeur, l'exécutif européen mènerait une enquête « discriminatoire et partiale » en lui refusant la communication de documents jugés indispensables à sa défense. Des pièces piochées directement chez AMD. Et puisque ces documents ne lui ont pas été transmis, Intel estime nécessaire qu'un nouveau délai lui soit accordé pour faire valoir ses éléments de défense. Bruxelles pas refroidi par la contre-offensive d'Intel Cette manoeuvre « semble être une nouvelle tentative d'Intel pour retarder les travaux de la Commission, souligne-t-on chez AMD. La procédure a pourtant mis en évidence qu'Intel a illégalement profité de sa position dominante. » Selon une source proche de la Commission, les jérémiades d'Intel n'auraient cependant pas ému Bruxelles qui semble décidé à poursuivre l'instruction sans offrir au fondeur le délai supplémentaire qu'il réclame. Répondre favorablement aux doléances de l'accusé reviendrait, selon cette même source, « à lancer une invitation aux entreprises pour, qu'à l'avenir, elles appliquent la même tactique consistant à gagner du temps ». De son côté, Intel nie vouloir jouer la montre et ne fonde son récent recours que sur des questions de justice et de loyauté. Intel est poursuivi par la Commission pour abus de position dominante. Suite à une plainte d'AMD, il lui est reproché d'avoir mis en place des pratiques commerciales déloyales pour conforter son avance sur le marché des processeurs, en offrant des rabais à des constructeurs de PC pour qu'ils s'engagent à ne pas intégrer de puces AMD dans leurs machines.