Les entreprises technologiques et les agences de publicité aimeraient bien mettre la main sur les données que BMW collecte sur les conducteurs de ses véhicules connectés. Mais, lors du Detroit Motor Show, qui se tient du 12 au 25 janvier dans le COBO Center de Detroit, Michigan, le constructeur munichois a clairement fait savoir qu'il ne cèderait rien. Ainsi, pendant le North American International Auto Show, le chef des ventes et du marketing de BMW, Ian Robertson, a déclaré au Financial Times que le constructeur prenait très au sérieux la question de la connectivité sans fil et de la confidentialité des données dans les véhicules. « Des tas de gens me disent : 'Donnez-nous les données que vous récoltez et nous vous dirons comment nous pouvons les exploiter' ».

À part la localisation des véhicules et leur vitesse, informations collectées par télématique, Ian Robertson a indiqué que des constructeurs automobiles comme BMW seront capables de dire, grâce à des capteurs de poids installés dans les sièges, si un enfant est assis dans le véhicule. « Parmi les entreprises qui nous sollicitent, plusieurs aimeraient disposer de ce type de données pour savoir s'il y a un enfant dans la voiture. Elles veulent aussi savoir depuis combien de temps le moteur tourne. Parce que, si la voiture roule depuis trois heures, l'enfant a probablement faim et ils peuvent signaler, via le système de navigation embarqué, un McDonald à proximité ». BMW a été le premier constructeur automobile à proposer des systèmes télématiques montés en usine qui pourraient par exemple permettre aux assurances de proposer des tarifs basés sur l'usage du véhicule.

À mesure que les voitures sont de plus en plus connectées et, donc plus autonomes, la question de la confidentialité des données se pose de manière accrue, autant que celles concernant la sécurité et le droit. Les opérateurs de téléphonie, mais aussi les assureurs, investissent dans la télématique pour proposer de meilleurs tarifs aux conducteurs, mais avec pour contrepartie, la possibilité de contrôler leur conduite. « Ces entreprises pourraient vendre ces informations à des tiers, à commencer par les autorités locales, qui pourraient s'en servir pour améliorer la circulation en ville », avait déclaré Telefonica à nos confrères de ComputerworldUK l'an dernier. Mais, ces systèmes pourraient aussi permettre à des restaurants et à des boutiques d'envoyer des notifications push à un véhicule qui se trouve à proximité de leur enseigne pour proposer des remises alléchantes sur certains produits et inciter le conducteur à s'arrêter. Le dernier CES 2015, qui s'est tenu la semaine dernière à Las Vegas, a accordé une place importante aux véhicules connectés et sans conducteur.