L'un des objectifs des états généraux de l'Open Source, organisés par Syntec Numérique le 21 janvier dernier, était de mettre en place une réflexion susceptible de bénéficier à l'ensemble de la filière en France. Leur tenue, en présence de Fleur Pellerin, ministre déléguée, chargée des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique, a illustré s'il en était encore besoin la diversité des représentants du secteur Open Source et des logiciels libres sur l'Hexagone : associations d'utilisateurs, acteurs intervenant sur les services ou fournisseurs de solutions. « C'était à mon avis relativement unique et constituait donc une première, même si cela ne signifie pas que ces représentants avaient tous la même vue de ce qu'il faut faire », souligne a posteriori Michel Isnard, co-président avec Alexandre Zapolsky du Comité Open Source de Syntec Numérique, et par ailleurs vice président EMEA de Red Hat.

« L'un des premiers enseignements de ces Etats généraux, c'est que nous sommes capables de nous retrouver et de travailler ensemble malgré des opinions diverses », note Michel Isnard en insistant sur les talents qui se sont révélés dans l'écosystème Open Source, les entreprises et les emplois créés, « porteurs de richesse pour le futur ». Un secteur auquel les pouvoirs publics s'intéressent toujours de très près, comme en a attesté le discours de Fleur Pellerin.

Une convention de restitution en octobre

Le suivi de ces Etats généraux va se dérouler en trois étapes d'ici l'automne. Courant février, le comité Open Source de Syntec Numérique va examiner les propositions recueillies et les répartir par groupes d'intérêt. « Nous ferons ensuite un appel à la communauté pour essayer de nommer un pilote sur chaque projet », explique Michel Isnard. « Ce sera très largement ouvert en essayant d'être le plus flexible possible, avec des échanges sur Internet ». Une réunion de synthèse devrait ensuite se tenir en juillet afin de préparer, pour le mois d'octobre, une convention de restitution au cours de laquelle les résultats des groupes de travail seront communiqués pour chaque centre d'intérêt.

Parmi les thèmes pouvant être retenus pour ces groupes de travail, il devrait probablement s'en trouver sur la formation continue, les relations avec les universités, les éventuelles aides fiscales ou, encore, l'accompagnement des relations entre grandes entreprises donneurs d'ordre et jeunes pousses. Le financement, ou comment aider les entreprise à passer du statut de jeunes pousses à celle de moyenne entreprise, pourrait également être un sujet abordé. « Nous essaierons de regarder sur tous les angles ce qui pourrait être un facteur d'amélioration et de renforcement de la filière », indique Michel Isnard.

Beaucoup d'acteurs fragilisés par leur petite taille

Le 21 janvier, Fleur Pellerin avait estimé que l'écosystème particulièrement dynamique du secteur était « une chance pour la France » mais qu'il restait encore à faire. Elle avait notamment pointé un indispensable effort de structuration de la filière pour que l'Open Source « contribue de façon efficace à la modernisation de l'action publique » et à la compétitivité de l'économie.

« Selon moi, l'objectif principal est la multiplication des acteurs de référence, industrialisés, profitant de technologies plus matures et d'une structuration plus forte des offres », a déclaré la ministre qui a rappelé à cette occasion que la plupart des acteurs spécialisés étaient de petite taille ce qui les fragilisaient. « Nous devons encourager l'émergence de grandes entreprises dans le secteur du logiciel libre ». Des entreprises capables alors « de devenir de véritables acteurs internationaux de référence ».