L'Afrique reste encore et surtout la poubelle électronique du reste du monde, comme l'a montré Greenpeace dans une enquête sur la situation au Ghana publiée en août 2008. Pour autant, certains acteurs du secteur des TIC tentent d'agir. Ainsi, HP et Microsoft viennent coup sur coup de faire des propositions pour améliorer la situation sur ce Continent. Ainsi, HP rend publics les premiers résultats d'un projet pilote qu'il a mené en Afrique du Sud, au Maroc et au Kenya, conjointement avec l'EMPA (Institut en recherche des matériaux et en technologie des Ecoles Polytechniques suisses) et le FSN (Fonds mondial de solidarité numérique). Il s'agissait pour les trois partenaires, de récolter des informations sur la gestion des déchets électroniques dans ces trois pays, la législation en la matière, le degré de prise de conscience et le comportement des habitants vis à vis de la situation. Ainsi, au Kenya - pays qui produit 3000 tonnes annuelles de déchets électroniques, quantité en croissance de 200% chaque année-, il n'existe ni législation, ni système de gestion. Pour mener à bien son projet, HP a aussi inauguré début 2008 une unité de recyclage au Cap, en Afrique du Sud, qui a constitué le coeur de la démarche. L'usine a traité près de 60 tonnes de déchets électroniques entre février et novembre 2008 rapportant ainsi près de 14 000 dollars de revenu et créant 19 emplois. « Notre étude a montré entre autres [...] les incroyables compétences entrepreuneriales que l'on peut trouver dans l'économie grise, en Afrique, raconte Mathias Schluep, chercheur à l'Empa, dans le communiqué de l'Institut. En fournissant les outils et les savoir-faire, nous avons éliminé les risques pour l'environnement et la santé qui peuvent être causés par une mauvaise manipulation des déchets électroniques. Mieux encore, nous avons créé une nouvelle filière d'emploi pour tous ces esprits créatifs de l'économie grise. » La deuxième phase du projet vient de démarrer, comme le souligne l'EMPA, afin d'étendre la démarche à d'autres pays d'Afrique. Les TIC pour faire face aux défis environnementaux Au même moment, Microsoft signe un accord de principe avec le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement) sur « un travail commun sur les moyens de mettre à profit les solutions de technologies de l'information et de la communication pour contribuer à faire face aux défis environnementaux complexes actuel ». Trois axes principaux de recherche sont envisagés : fournir un accès aux recherches et aux informations scientifiques sur l'environnement, construire des plateformes de connaissances intégrées pour une meilleure coopération des différents acteurs (gouvernements, agences de l'ONU et autres organisations non gouvernementales), appuyer le développement d'infrastructures d'information et de politiques TIC nationales en matière d'environnement. Parmi ces projets, on trouve la mise à jour de la base données mondiale sur les zones protégées du Pnue. Les deux partenaires travaillent aussi à des portails d'informations environnementales pour tous.