Le tribunal de grande instance de Niort a donné raison à la MAIF dans son contentieux l'opposant à IBM, selon une information de notre confrère Sébastien Kerouanton de la Nouvelle République. Les faits reprochés portent sur la livraison tardive d'un projet baptisé « GRS » (gestion de la relation sociétaire) en en avril 2006 pour un prix de 7.302.822 euros. Après plusieurs retards et réévaluation du projet (jusqu'à 18 millions d'euros pour la partie financière), la société d'assurance met fin à la collaboration et la partie judiciaire débute. IBM et sa banque BNP Paribas Factor ont demandé 13 millions d'euros à la MAIF, au titre de factures impayées et des dommages et intérêts pour rupture abusive et unilatérale de leur contrat. De son côté, la MAIF qui demandait 19 millions d'euros de réparation, a démontré, par un rapport d'expert indépendant qu'IBM « a obtenu le contrat aux termes de manoeuvres consistant à faire croire qu'elle maîtriserait l'ensemble des paramètres du projet ». Les juges de Niort ont souligné « les lacunes majeures » du projet d'IBM, conduisant à « une adhésion viciée et une réticence dolosive ayant affectée la validité du contrat ».En conséquence, la juridiction condamne la société informatique à verser « 1,6 millions d'euros à la MAIF et à lui verser 9,5 millions d'euros au titre de dommages et intérêts ». IBM devra verser les sommes indiquées même en cas d'appel, car soumises à exécution provisoire. Cette affaire n'est pas sans rappeler le cas Optimia d'EDF-GDF, au début des années 90. Le groupe énergétique avait souhaité mettre en place une gestion spécifique de sa clientèle. Après plusieurs intervenants et autant de péripéties, IBM devient maître d'oeuvre en 1998, mais demande un délai et un financement supplémentaires en 2000. Conditions refusées, par le comité de direction qui prend, également acte de l'arrêt de l'épisode Optimia Cible. L'aventure s'est soldée par 8 années d'efforts et près de 2 milliards de francs (soit 300 millions d'euros) d'investissements.