Malgré une numérisation croissante, les entreprises françaises peinent encore à tirer pleinement parti de leurs investissements logiciels. D'après une étude menée par Capterra auprès de plus de 3 300 décideurs dans 11 pays, dont 283 en France, seulement 31 % des acheteurs hexagonaux déclarent avoir adopté un logiciel sans rencontrer de perturbation ni de regret et 65% sont insatisfaits.
Parmi les déçus, 92% ont subi des problèmes de mise en œuvre soit un taux supérieur à la moyenne mondiale (89 %). Les motifs de déception sont principalement des coûts imprévus, des performances décevantes ou la découverte d’une solution plus adaptée après l’achat. Et les conséquences sont bien réelles avec des surcoûts et une perte de productivité. Sur le plan financier, les mécontents sont 72% à prévoir d'augmenter leurs dépenses logicielles dans les 12 mois à venir pour palier aux problèmes rencontrés.
Sécuriser pour limiter les échecs
La cybersécurité et la préparation jouent un rôle central pour réussir l’adoption logicielle. Le panorama de la cybermenace 2024 de l’ANSSI rappelle la recrudescence des attaques par rançongiciel et des vols de données. Les entreprises françaises adoptent une approche proactive en privilégiant les contrôles d’accès et l’authentification des utilisateurs (55 %), la protection contre les violations et cyberattaques (49 %) ainsi que la gestion des mises à jour et correctifs (39 %).
Cette rigueur dans la préparation et la sélection des outils sécurisés est déterminante pour la réussite de l’implémentation. Signer le contrat n’est que le début : la mise en œuvre du logiciel reste la phase la plus complexe. Parmi les entreprises mécontentes, 15 % citent un manque de support de l’éditeur et 15 % un accompagnement insuffisant. Côté difficultés, elles concernent l’intégration (38 %), la configuration (34 %), la sécurité ou la conformité (32 %) et la migration de données (29 %). Enfin, une préparation minutieuse, incluant l'équipe projet, la gestion du changement, les tests et la formation, réduit fortement ces risques et favorise l’adoption par les utilisateurs.

En France, les entreprises les plus performantes privilégient avant tout la sécurité, les fonctionnalités et le rapport qualité-prix lors de l’adoption de logiciels. (Crédit: Capterra)
Bien définir ses besoins pour réussir
La clarté des objectifs influence directement le succès du projet. Une grande majorité des sociétés satisfaites définissent précisément leurs exigences et les résultats attendus, ce n'est pas le cas pour les mécontents qui ne sont que 18% à disposer d'un plan d'implémentation. En structurant le projet de déploiement en amont, la finalisation de la sélection des éditeurs prend moins de temps, 4 mois pour les clients qui ont mené à bien leur projet.
Si l’IA générative attire de plus en plus pour faire une veille, les entreprises continuent de privilégier l’expertise humaine. 55 % des entreprises consultent les conseils d’experts du secteur, 41 % les sites d’évaluation et seulement 31 % utilisent l’IA générative. L’expertise et l’expérience jouent un rôle clé pour plusieurs raisons. Elles permettent notamment d’identifier les priorités des sociétés : la sécurité (66 %), les fonctionnalités (58 %) et le rapport qualité-prix (53 %).

Les sociétés satisfaites se distinguent par une meilleure gestion des risques (63 %) et une planification plus rigoureuse de l’implémentation (38 %), contre respectivement 45 % et 18 % chez les acheteurs déçus. (Crédit: Capterra)

Commentaire