IBM a dévoilé aujourd'hui à Londres son processeur Power6, présenté comme le plus rapide du monde, ainsi que le premier serveur en tirant parti, le System p 570. Caractéristique essentielle de ce processeur double coeur 64 bit cadencé à 4,7 GHz : il double les performances de son prédécesseur, le Power5, tout en consommant autant d'énergie pour le faire tourner et le faire refroidir. Ce qui fait du p 570, pour Eric Courtin, directeur de la division P d'IBM France, « la machine de consolidation la plus puissante du monde ». IBM explique par exemple que 30 SunFire V890s pourraient être consolidés dans un seul rack de sa machine, « économisant plus de 100 000 dollars par an » sur la consommation énergétique. Toujours à titre de comparaison gracieuse, IBM indique que son Power6 est « presque trois fois plus rapide que le dernier processeur HP Itanium », et que sa bande passante de 300 Go par seconde (doublée par rapport à la génération précédente) pourrait permettre de faire transiter tout le catalogue musical iTunes en un peu plus d'une minute. A titre d'information, Intel revendique pour son Itanium 2 double coeur une bande passante agrégée de 102 Go par seconde. Déplacer les machines virtuelles sans les redémarrer Capables de gérer jusqu'à 1024 partitions indépendantes et sécurisées (la mémoire est inaccessible à des programmes tiers, mais peut être réallouée aux autres partitions), les systèmes Power6 pourront aussi déplacer dynamiquement des machines virtuelles. Cette fonction Live Partition Mobility n'impacte donc pas le fonctionnement de la machine virtuelle. Aujourd'hui en bêta, elle sera finalisée avant la fin de l'année. « Le système pourra aussi, s'il constate qu'une partie des processeurs n'est pas utilisée, les réallouer à des partitions qui en ont davantage besoin », commente Eric Courtin. Les processeurs Power6 devraient faire leur apparition à l'avenir dans les System i (les AS/400) ainsi que dans les autres membres de la famille des serveurs p (les serveurs Unix). « Dans le low-end fin 2007, et le high-end début 2008 », indique Eric Courtin. Pour parvenir aux niveaux de performances annoncés, IBM a eu recours à un procédé de gravure en 65 nm pour ses quelque 790 millions de transistors, a amélioré le multithreading (exécution parallèle de plusieurs tâches), et séparé l'alimentation électrique des différents éléments afin de pouvoir réduire le voltage de certains sans impacter les performances globales. Les Power6 voient par ailleurs leur mémoire cache de niveau 2 doubler à 8 Mo. Enfin, et c'est encore une première selon IBM pour des processeurs Unix, ils peuvent effectuer directement des calculs en virgule flottante, sans recourir à du logiciel tiers.