Lors d'un sondage réalisé au cours des deux derniers mois par le cabinet Software Advice, l'entreprise Informatica arrive en tête dans les réponses à la question "Quelle pourrait être le prochain achat d'Oracle ?" avec 178 citations, suivie de près par Teradata qui récolte 175 voix, et VMware qui totalise 143 votes. Un sondage similaire réalisé par Dennis Moore sur un blog réputé pour ses articles abordant les questions de logiciels d'entreprise, donne une "majorité écrasante" à Informatica. Le sondage, toujours ouvert, a récolté 250 réponses.

Avec ses 500,7 millions de dollars US de bénéfices déclarés en 2009 et une capitalisation boursière qui atteignait 3,2 milliards en fin de semaine dernière, l'un des plus importants et derniers vendeurs indépendants en intégration de données de l'industrie ne serait pas une acquisition de second plan pour Oracle. Pour l'instant, ni l'éditeur de Redwood Shores, ni Informatica n'ont commenté ces spéculations qui ont régulièrement alimenté les rumeurs ces dernières années. D'ailleurs, d'autres observateurs de l'industrie ont minimisé les résultats de ces sondages. Pour Rob Karel, analyste chez Forrester Research, il existe trop de chevauchements entre les portefeuilles produits de ces vendeurs. En outre, "l'acquisition d'Informatica serait", selon lui, "un aveu d'échec de la part d'Oracle, signant l'abandon de la voie de l'intégration de données prise en 2006 après le rachat de Sunopsis, et la perte sèche des investissements consacrés à l'intégration d'Oracle Data Integrator dans leur portefeuille middleware", a-t-il estimé.

Qui d'autre peut acquérir Informatica ?

"Mais il serait imprudent de nier le fait qu'Oracle pourrait acheter Informatica", a-t-il ajouté. "D'une part, Oracle est l'une des rares entreprises capables de payer plusieurs milliards de dollars pour acquérir Informatica, et d'autre part, beaucoup de leurs bases de données existantes et d'applications clients sont standardisées sur Informatica", a-t-il commenté. "Même si cet achat suppose de nombreux équilibrages de portefeuilles et implique des choix difficiles pour résoudre le chevauchement des produits, la question n'est pas hors sujet", a-t-il précisé. "Oracle pourrait très bien acquérir Informatica, autant pour sa base installée que pour la mettre hors de portée d'autres prétendants", a ajouté Rob Karel.

L'achat d'un intégrateur aurait plus de sens

Un autre observateur, Adrian Merv de IT Market Strategy, est du même avis. "Informatica est une cible idéale pour de nombreuses entreprises, mais le niveau de chevauchement avec l'activité d'Oracle laisse à penser que cette acquisition viserait plus à éliminer un concurrent sur le terrain qu'a  prendre une position stratégique," a-t-il souligné. "Je pense que le prochain mouvement d'Oracle se situera dans le domaine du hardware, et non du software", a-t-il ajouté. En effet, "cela ferait plus de sens pour Oracle d'aller chercher un fournisseur réseaux comme Juniper Networks ou un intégrateur systèmes, depuis que l'acquisition de Sun Microsystems l'a poussé sur le marché du hardware", a déclaré Ray Wang, analyste chez Altimeter Group.