Du coup, les appels du pied de Corrado Calabro risquent de rester lettre morte. A moins, que l'ensemble des opérateurs trouvent un terrain d'entente qui leur permettrait de signer quelques chèques et de trouver des partenaires privés, l'Etat n'étant pas dans l'immédiat en mesure d'intervenir.

Des simulations et des questions

Pour l'heure, l'Agcom se contente d'effectuer des simulations pour inciter les grands opérateurs italiens à mettre le pied sur l'accélérateur. Des simulations qui prévoient entre autre, la mise en place d'une infrastructure de type FTTH (technologie optique jusqu'à l'abonné en point à point). Dans ce cas de figure, chaque utilisateur aurait sa propre fibre. Avec un réseau de couverture touchant au départ 50 % de la population et 100 % de la clientèle business, l'étude prend en compte les coûts des abonnements.

Deux solutions ont été envisagées. Avec 20 % de l'Italie fibrée, le prix de l'abonnement serait de 17,49 € par mois pour les utilisateurs. Un coût qui chute à 13,18 € dans la mesure où la couverture couvrirait 50 % du réseau potentiel. En ce qui concerne en revanche, l'Arpu, l'Agcom estime que la couverture de la moitié du pays, implique une valeur de 29,77 € par mois.

Quant à l'impact du très haut débit sur le développement économique de la péninsule, les avantages sont évidents selon le grand patron de l'Agcom comme du côté de la confédération des industriels qui suivent attentivement le débat. « Notre étude démontre que les retombées sur le PIB de la mise en oeuvre du très haut débit sont équivalentes à 17,4 milliards d'euros sur 10 ans avec notamment un impact réel sur l'emploi grâce à la création de quelques 300 000 postes » affirme Corrado Calabro. Il ajoute aussi que les effets indirects sur l'économie italienne en général, sont estimés entre 50 et 420 milliards d'euros. La fourchette est plutôt large.

Reste toutefois deux sacs de noeuds plutôt épais. D'abord, la participation indispensable de Telecom Italia, propriétaire du réseau en cuivre, qui traîne les pieds pour des raisons purement économiques. Puis, tout devrait passer par l'Agcom qui deviendrait en somme une sorte de contrôleur permanent. Ce que les opérateurs pourraient difficilement accepter. En somme, la messe n'est pas encore dite.