Alors que le dossier médical personnel devrait voir le jour en 2008, la Cnil vient d'autoriser l'ordre des pharmaciens à expérimenter pendant six mois le dossier pharmaceutique. A l'instar du DMP, le projet ayant reçu le feu vert de l'autorité administrative indépendante consiste en un partage d'informations en ligne. En l'espèce, il consiste à permettre aux pharmaciens d'échanger des données relatives à la délivrance de médicaments, afin d'éviter des interactions malheureuses. Les officines de six départements participeront à l'expérimentation : Doubs, Meurthe-et-Moselle, Nièvre, Pas-de-Calais, Rhône et Seine-Maritime. Au-delà de la finalité pratique du dossier pharmaceutique, la phase de test servira essentiellement à juger du bon fonctionnement technique des plateformes mises en place - par un prestataire privé, dont l'identité n'a pas été communiquée - et à jauger l'accueil fait à l'outil par les pharmaciens et les patients. La Cnil - qui a récemment soulevé des problèmes de sécurité relatifs au DMP - entend entourer le dossier pharmaceutique de multiples précautions. En premier lieu, le patient aura le choix d'ouvrir, ou non, un dossier. Une décision qui ne fera peser aucune conséquence sur les remboursements ultérieurs. De même, le titulaire d'un dossier pourra choisir, à tout moment, de le supprimer. Si les pharmaciens seront les seuls à être habilités à alimenter les dossiers (via leur carte professionnelle et la carte Vitale du patient), ce dernier aura l'opportunité de consulter les informations qui le concernent dans n'importe quelle officine. Il aura aussi le loisir de refuser l'inscription d'une donnée dans son dossier. Enfin, la Cnil insiste pour que les dossiers pharmaceutiques détenus par l'hébergeur soient cryptés. Le coût du projet est estimé à 20 M€, dont un cinquième sera à la charge des pharmaciens. A terme, les données contenues dans le dossier pharmaceutique devraient être versées au DMP.