Thierry Millet, président de l'AFSCM (Association Française du sans contact mobile), reste pragmatique sur le sentiment de retard pris par le NFC, « cela prend du temps, car le projet est multi-opérateur et multi-terminal ». Le responsable revient sur l'histoire du NFC qui est séquencée en 4 étapes : la standardisation, les terminaux et la carte SIM, le développement des services et l'adoption massive. Aujourd'hui, les deux premières parties semblent en partie réglées. « Le standard a été adopté à la fin de l'année 2011 et fait référence dans plusieurs pays dans le monde (Corée, Etats-Unis, Chine, etc.) et pour les terminaux, l'offre commence à s'étoffer avec 200 millions de mobiles NFC dans le monde », explique Thierry Millet.

Une certification chronophage


Il reste néanmoins du travail à accomplir. « si le standard existe, il faut certifier les terminaux pour qu'ils soient capables de gérer plusieurs applications comme le transport ou le paiement », affirme le dirigeant. Dans ce cadre, l'AFSCM a publié un référentiel des spécifications sur le standard NFC et commence à procéder à tester et à certifier les terminaux mobiles pour les opérateurs. Ainsi le Galaxy S4 passera en test cet été, souligne Thierry Millet. Le seul hic de cette approche est que les mobiles peuvent être acquis en dehors des opérateurs ou auprès d'acteurs non adhérents à l'association. Pour résoudre ce problème, l'objectif à terme est de créer une place de marché ouverte avec l'ensemble des terminaux certifié, réponse Thierry Millet.

Les usages se développent


Après le standard et les terminaux, le développement des usages s'est focalisé autour de deux axes : les transports et le paiement. On compte en France plus d'une dizaine de services sans contact à Nice, Caen et Strasbourg. Plusieurs banques dont la Société Générale, la BNP et le CIC-Crédit Mutuel proposent des cartes NFC. Le parc de terminaux de paiement progresse aussi chez les commerçants. « Nous sommes à 20% de TPE (terminaux de paiement électronique) qui supporte le NFC au deuxième trimestre 2013. La masse critique est estimée à 30% par Visa », souligne Thierry Millet. Par ailleurs, des projets sont en cours comme à Toulouse autour de la billetique, avec comme objectif est d'avoir la possibilité dans n'importe quelle ville de prendre des billets de transports avec son mobile. Le transport aérien s'intéresse aussi à cette technologie où l'opérateur SITA discute avec des compagnies comme Air France. Même la SNCF, un temps en retrait de l'AFSCM, a réadhéré avec des projets dans ses cartons. Il faut donc laisser du temps au temps pour que l'adoption massive arrive et que les services s'installent. « Il y encore besoin de maturité », conclut Thierry Millet.