Les utilisateurs de téléphones mobiles abonnés à des applications en ligne (modèle Saas, software as a service, avec des applications hébergées dans le cloud) vont passer, dans le monde, de 42,8 millions en 2008 à 998 millions en 2012, selon le cabinet d'études américain ABI Research. Aujourd'hui, ils ne pèsent que 1,1% de l'ensemble des abonnés mobiles ; dans cinq ans, ils en représenteront presque 19%. Dans son étude « Mobile Cloud Computing », récemment publiée, ABI Research détaille les applications et les modèles qui devraient entraîner le développement de ce marché. Pour l'auteur de l'étude, Mark Beccue, ce sont les services de géolocalisation qui vont tirer la demande d'ici à 2010, notamment les solutions de navigation et de cartographie. Selon lui, 60% des abonnés mobiles à une application cloud accéderont à des fonctions de géolocalisation. Mais l'analyste voit apparaître d'autres catégories, plus originales. Il cite le fabricant de serrures Schlage dont le service LiNK permet à ses abonnés de vérifier à distance le verrouillage de leur porte d'entrée, de contrôler leur système de chauffage, leurs caméras de sécurité et leur éclairage à partir d'un PC ou de leur téléphone portable. Un marché d'applications hébergées pour mobiles de 20 Md$ en 2014 ABI Research s'attend à ce que les principaux opérateurs de PaaS -platform as a service- que sont Amazon (avec AWS), Google et Salesforce.com (avec Force.com), commercialisent leur offre de façon beaucoup plus agressive à partir de 2010. Pour Mark Beccue, le développement des services en ligne pour mobiles devrait supplanter le téléchargement d'applications. L'analyste note que l'engouement suscité par l'iPhone a favorisé l'ouverture de boutiques en ligne offrant des applications à télécharger. Mais ces logiciels requièrent souvent des terminaux dotés de solides capacités, ce qui limite le marché potentiel. Dans cette perspective, une architecture reposant sur des logiciels hébergés en cloud changera radicalement la façon dont les applications mobiles vont être développées, achetées et utilisées. ABI Research estime que l'actuel modèle pourrait être remplacé d'ici cinq ans, créant un marché que le cabinet évalue à quelque 20 Md$ d'ici à fin 2014. Pour l'instant, les développeurs d'applications mobiles doivent choisir entre différents systèmes d'exploitation, souligne Mark Beccue : « Ils écrivent pour un seul OS ou doivent créer plusieurs versions de leurs logiciels pour les diverses plateformes. En développant pour le cloud, leurs applications ne s'exécuteront plus sur le terminal mais sur le serveur et une seule version suffira. »