Des éditeurs de logiciels libres, épaulés par la FSF (Free Software Foundation), ont décidé d'entamer une procédure judiciaire à l'encontre d'Iliad, maison mère de Free. Ils lui reprochent pour ne pas avoir reversé à la communauté du Libre les modifications du code des logiciels embarqués dans la Freebox. Comme le demande pourtant la licence GPL sous laquelle sont placées les applications (à savoir redistribuer le code source des logiciels qui ont été modifiés). C'est après avoir essuyé une série de refus de publication du code source des logiciels en question que les éditeurs ont décidé de porter l'affaire devant la justice, indique en substance le site Internet "Campagne Freebox" mis en ligne pour l'occasion - afin d'informer et de recueillir des fonds pour soutenir la campagne. La procédure a été ouverte par Harald Welte, auteur d'iptables (module de configuration de paquets IP), intégré au noyau Linux qui motorise les Freebox. Il est également soutenu par les auteurs du projet BusyBox, Rob Landley et Erik Andersen. Lesquels avaient déjà porté une affaire similaire devant les tribunaux américains et obtenu, à cette occasion, une sortie à l'amiable. La plainte visait Monsoon Multimedia qui fabrique des appareils électroniques multimédia. Tout en disant apprécier "Iliad pour son côté trublion des télécoms", les plaignants demandent au groupe "de revenir à son ambition première, de respecter l'esprit dans lequel nous avons développé ces logiciels et de ne pas céder aux sirènes des techniques des grands groupes de médias." Dans une FAQ publiée sur le site de la campagne, il est expliqué que les réclamations des plaignants se limitent à rajouter "quelques lignes dans la documentation livrée à l'utilisateur, afin de mentionner l'utilisation de logiciels libres dans la Freebox, ainsi que de proposer d'envoyer les sources aux utilisateurs en faisant la demande". Dans un interview à la presse, Xavier Niel, actionnaire principal du groupe, avait indiqué que "tout est dit et présent sur ftp.free.fr" - en parlant des sources, et estimé que la FSF se servait de la renommée de Free comme d'une caisse de résonance à des fins marketing. Les éditeurs de logiciels estiment de leur côté que les argument d'Iliad et son refus de dévoiler des modifications que l'opérateur juge pourtant minimes sont incompréhensibles.