Les administrations des Pays-Bas devront opter systématiquement pour l'Open Source, ou bien motiver une demande de dérogation. Le Parlement néerlandais a en effet voté une loi exigeant le recours à l'Open Source et aux formats de document ouverts. L'administration centrale a jusque fin avril 2008 pour se conformer à la règle, les administrations locales jusqu'à 2009. Une « brigade » sera mise sur pied pour veiller à ce que cette règle soit bien appliquée, et une hotline mise en place. De même, un bureau permettra aux citoyens de se plaindre au sujet des formats fermés. L'usage des logiciels propriétaire sera strictement encadré : les DSI devront justifier leur utilisation par l'absence d'alternative Open Source viable, et élaborer un plan de migration vers le Libre. Et tant que Microsoft Open XML ne sera pas approuvé comme un format ouvert, il faudra privilégier le recours à ODF (Open Document Format). Quant aux programmes développés en interne, ils sont déjà censés être en Open Source. Le Parlement néerlandais dit se conformer ainsi à une tendance européenne, et espère économiser plusieurs millions d'euros. Mais le but affiché est surtout de pérenniser la conservation de l'information par l'adoption de standards ouverts. Microsoft met en avant son écosystème formé d'acteurs locaux Des élus travaillistes et socialistes se sont félicités de ce que le lobbying de Microsoft n'ait pas empêché la loi de passer. L'éditeur a en effet vivement critiqué ce projet. Un porte-parole de l'éditeur a ainsi ironisé sur le fait que les députés favorisaient expressément ODF, et non des formats ouverts en général. Que se passera-t-il si une administration veut utiliser PDF, XML ou encore MP3, a-t-il fait remarquer. Il a aussi pointé le fait que nombre d'éditeurs locaux et sociétés de service font reposer leur activité sur les technologies Microsoft : « Il y a un écosystème autour de nos produits qui emploie 170 000 personnes. » De fait, si personne n'a contré ce projet au Parlement, certains élus se sont demandés quel impact cela pourrait avoir sur les acteurs locaux. Jan Baan, qui avait fondé l'éditeur de progiciels Baan, et est aujourd'hui à la tête de Cordys, une plateforme d'intégration, s'est ainsi rangé aux côtés de Microsoft. Pour un porte-parole de Cordys, « il est étrange que le gouvernement limite le choix en formulant des règles, l'Open Source est une alternative viable, mais souvent combiner des modèles de licence est préférable ».