Non seulement les spams sont une perte de temps pour les internautes qui les reçoivent par dizaines, mais en plus leur envoi et leur filtrage contribuent à aggraver l'effet de serre, selon un rapport commandé par l'éditeur de logiciels antivirus McAfee à l'ICF International, un organisme de consultants spécialisés dans des thèmes comme l'énergie, les changements climatiques et la santé. L'ICF a calculé dans quelles proportions les spams encrassent la planète : chaque pourriel produirait 0,3 grammes de dioxyde de carbone (contre 4 grammes pour un mail légitime). Toujours selon cette étude (réalisée dans onze pays, dont la France), 62 milliards de spams circulent chaque année, ce qui correspond à 80% de l'ensemble des courriers électroniques. Plus de 17 000 tonnes de dioxyde de carbone seraient ainsi émises, l'équivalent produit par 3,1 millions de voitures en un an. De quoi faire le tour de la planète 1,6 million de fois. La création des spams, la récolte des adresses, l'envoi des messages via des serveurs zombis, le stockage, le traitement et l'élimination des spams sont extrêmement gourmands en énergie. Ces différentes étapes nécessitent en tout 33 milliards de kilowatts-heure chaque année, ce qui correspond à l'alimentation en électricité de 2,4 millions de foyers américains. Ces chiffres paraissent effrayants, mais l'étude de McAfee ne permet pas de les mettre en perspective. Quel est le coût énergétique de l'utilisation basique d'un PC, d'un serveur ou d'une application ? L'étude ne le précise pas, pas plus que la méthodologie employée pour arriver à ces conclusions. L'éditeur McAfee - qui a tout intérêt à encourager les entreprises à adopter des solutions de filtrage de spams - ne manque pas de préciser que 80% de la consommation en énergie provient de la recherche et de la suppression manuelles des spams par les utilisateurs, alors que le filtrage automatique ne représente « que » 16% de cette consommation. Et d'avancer que si chaque boîte de réception était correctement protégée (en entreprise comme chez les particuliers), on pourrait réduire l'empreinte carbone des pourriels de 75% - ce qui correspondrait au retrait de 2,3 millions de voitures.