De même que Stendhal écrivait pour les Happy Few, cette élite capable de lire et comprendre « De l'Amour », Le Web'08 et son thème de l'amour ont attiré à Paris un public acquis d'avance à ce genre d'événement, et seul à même d'y trouver de l'intérêt. Ouverte ce matin et partie pour deux jours, la conférence internationale sur le Web initiée par Loïc Le Meur a de fait attiré un public nombreux - malgré un tarif toujours plus élevé (les places pour les retardataires valant pas loin de 1800 euros) - et international, de nombreux Européens et Nord-Américains ayant fait le déplacement. Pari réussi, donc, de ce point de vue. En revanche, les premières heures de la conférence principale ont confirmé les craintes qu'on pouvait avoir à la suite des précédentes éditions : les interventions sur scène ressemblent essentiellement à des exercices d'autosatisfaction et d'autocongratulation, blogueurs connus, « influenceurs » et représentants de gros acteurs du Web discutant et se flattant les uns les autres entre gens de bonne compagnie, et caressant l'audience dans le sens du poil. L'amphithéâtre secondaire et le sous-sol consacrés aux start-up Heureusement, la conférence garde deux atouts majeurs. D'abord, vu qu'il s'agit du lieu où il faut être parce que les autres y sont, tout le petit monde du Web, start-up et investisseurs, s'y retrouve, avec l'espoir de faire des affaires. Ensuite, l'organisation a réservé un amphithéâtre pour le concours de start-up, leurs représentants disposant chacun de 10 minutes pour présenter leur société. Au sous-sol du 104, où se déroule l'événement, le public lassé du programme principal pouvait déambuler parmi une noria de jeunes pousses mettant en avant les services Web grand public de demain. Le Web'08 est en effet aussi l'occasion pour Sun et Microsoft de faire connaître leurs programmes dédiés aux start-up, respectivement Startup Essentials et Bizspark. Une table ronde sur le sujet est d'ailleurs au programme de la seconde journée.