Pour quelles raisons certaines initiatives SOA conduisent-elles à des projets ratés ? La mauvaise compréhension des gens impliqués, répond Mike Kavis, journaliste de CIO.com, dans un éditorial (*CIO.com est édité par IDG, actionnaire d'IT News Info, éditeur de LeMondeInformatique.fr). Suite à une discussion par blogs interposés entre plusieurs experts du sujet, dont les analystes de Zapthink Ron Schmelzer et de Burton Group Anne Thomas Manes, Mike Kavis a listé ce qui constitue selon lui les 10 principales causes d'échec des projets d'architectures orientées services. D'après CIO.com, les gens échouent : 1) Parce qu'ils n'arrivent pas à expliquer la valeur métier des SOA Les projets consacrent énormément de temps, de ressources humaines et d'argent à mettre au point la meilleure architecture possible - ce qui est une bonne chose, souligne Mike Kavis. Toutefois, là où le bât blesse, c'est que généralement, cela se fait au détriment de toute discussion avec le métier. Du coup, lorsque l'architecture est prête, personne n'en veut car personne n'en comprend l'intérêt. Il faut donc, dit-il, commencer un projet en gardant en tête le besoin de répondre à des problématiques métier. Le mieux étant de présenter une « killer app », l'application qui résoudra tant de problèmes métier que les fonctionnels en redemanderont. Pour lui, le BPM (Business process management, gestion des processus métier) est sans conteste LA 'killer app' pour les SOA. 2) Parce qu'ils sous-estiment l'impact des changements organisationnels Les SOA impliquent souvent de vastes changements dans l'organisation des entreprises, « surtout si ces dernières n'ont pas d'architecture d'entreprise bien établie », écrit Mike Kavis. Cela génère bien sûr des incertitudes, une peur de l'inconnu, et donc une résistance au changement. A chaque niveau de l'entreprise, chacun a ses inquiétudes, et cela doit être pris en compte, au besoin en embauchant un expert de la gestion du changement. 3) Parce qu'ils n'obtiennent pas de soutien haut placé Il est très improbable qu'une initiative SOA réussisse si elle n'est pas sponsorisée par quelqu'un de haut placé dans la hiérarchie (CEO, CIO, CTO, etc.). De fait, même les SOA peuvent se traduire en une multitude de projets. Il n'existe pas de petit projet SOA. Une initiative SOA concerne par définition plusieurs - sinon tous - départements de l'entreprise, puisqu'il s'agit de casser les silos. Il faut donc pouvoir compter sur le soutien de quelqu'un qui sera capable de contourner ou de briser les obstacles. Le mieux, écrit Mike Kavis, est de confier ce rôle à un dirigeant métier lorsque le bénéfice métier de l'initiative SOA a été clairement défini.