Parmi les autres projets, on peut encore noter que chez BNP Paribas Assurance, les RIA servent d'interface Web à une application de workflow Tibco. Cela permet de décliner l'interface en fonction des rôles, d'offrir aux utilisateurs un système de défilement d'écrans plus convivial qu'en HTML simple (avec un panneau latéral pour revenir à une étape, par exemple), de réaliser des glisser-déposer, de visualiser des données sous forme graphique... Dict.fr, plateforme d'échanges de documents dématérialisés, a de son côté remplacé l'application PHP/MySQL datant de 2002, « en limite de son potentiel », afin de pouvoir « multiplier la charge par 5 minimum ». Le développement a été effectué en Flex, la transmission des données confiée à LiveCycle Data Services, entre le front-end en Flash et le back-end, réalisé cette fois en J2EE, sur Jboss et PostGreSQL. Les concepteurs de l'application louent la compatibilité de leur solution avec les différents systèmes d'exploitation et navigateurs du marché, la possibilité de réaliser simplement des cinématiques complexes et un temps de formation des clients à l'outil divisé par deux. En revanche, notaient-ils, cela demande de forger de nouvelles compétences, pour appréhender le framework Flex, pour associer ergonomie et technique, et enfin pour traquer les fuites mémoire ! Le DSI de Virgin Mobile avoue avoir dû également optimiser le code pour obtenir des performances correctes. Chez cet opérateur virtuel, les RIA ont servi à améliorer les capacités de qualification lors d'un appel au service après-vente. Les préposés au SAV avaient du mal à qualifier les incidents et proposer un diagnostic. « Le client riche a simplifié le travail du service informatique en rendant l'arbre de diagnostics configurable par les utilisateurs métier, a expliqué le DSI, Franck Lohez. Aujourd'hui, 500 questions sont paramétrées. » Surtout, cela évolue chaque semaine, les utilisateurs affinant eux-mêmes l'application. Le succès a été rapidement au rendez-vous, puisque « le retour sur investissement a été atteint en deux mois et demi ». Les applications paraissent plus fluides alors que seules leurs interfaces changent Au-delà de Flash, on aura pu retenir de cette journée deux faits marquants. D'abord, les RIA, de par leur attrait, leur ergonomie, leur convivialité, font paraître les applications plus fluides, plus rapides, quand bien même la logique applicative ou le processus sont restés inchangés : « Les utilisateurs disent que les processus de gestion sont plus fluides, alors qu'on a juste changé l'interface ! » témoignait par exemple Ludovic Charre, responsable socles à la Maaf. Pire, chez Canal Plus, pour l'application Web de recommandation des programmes, on a constaté que « les effets de transition ralentissent un peu l'application, mais paradoxalement les utilisateurs trouvent ça plus fluide ». Ensuite, les méthodes agiles sont les meilleures alliées des développements d'interfaces riches. Prototypage rapide, projet itératif, parmi les grandes entreprises et leurs prestataires venus témoigner, tout le monde ou presque a insisté sur cette alliance RIA/méthodes agiles, jugée parfaitement naturelle. Comme l'a confié Ludovic Charre, « les maquettes permettent d'alimenter la discussion ». Les possibilités graphiques des RIA permettent d'envisager sereinement plusieurs présentations pour les mêmes données : « c'est un grand avantage pour nous par rapport aux besoins des gens du marketing ». Chez France Telecom, c'est la volonté de faire travailler ensemble les équipes métier et informatique qui a conduit « à innover dans la conduite de projet », et à choisir les méthodes agiles, avec des itérations de 4 à 6 semaines. Même constat pour Dict.fr, pour qui le développement itératif a permis de renforcer l'interactivité avec la MOA dans la phase de conception des IHM.