A cela s'ajoute l'attitude très agressive des éditeurs de logiciels, qui aboutit à faire peser une épée de Damoclès sur les entreprises : la moindre erreur de comptage des licences nécessaires peut se traduire par des pénalités importantes voire des actions en justice très préjudiciables à l'image de l'entreprise. Or les éditeurs adoptent des politiques très variables en la matière (y compris et surtout sur la manière de comptabiliser le nombre de licences nécessaires), ce qui complique à loisir le travail des DSI. Les licences d'entreprises permettant un nombre illimité d'installations, lorsqu'elles existent, peuvent certes séduire par leur apparente simplicité mais Sia Conseil dénonce leur coût exorbitant direct ou indirect (notamment via la maintenance). Les DSI acceptent donc aisément de céder aux injonctions amicales des éditeurs et d'acheter des licences inutiles. En effectuant des estimations sur les comptes du CAC 40, Sia Conseil considère qu'il peut être gagné de 10 à 20% sur les frais d'achats de licences. Quatre piliers ont été identifiés pour réaliser ces économies : créer des tableaux de bord par logiciel pour suivre au plus près les licences effectivement consommées selon la métrique de l'éditeur mais tenus par les clients et non par les vendeurs ; la gestion des licences « en retour » (inutilisées et pouvant être réaffectées au lieu d'en acheter de nouvelles) ; l'optimisation des contrats ; et enfin un meilleur pilotage de la maintenance. Sur une estimation réalisée au sein d'un grand compte du domaine de l'énergie, les économies possibles étaient de l'ordre de 14% du budget logiciel (soit 13 millions d'euros), la répartition des économies sur chaque pilier était, dans l'ordre, de 5,6 millions d'euros (43%), 4,6 millions (35,4%), 1,9 million (14,6%) et 0,9 million (7%).