Fondé en 1870 par Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jaÿ, appartenant aujourd'hui au groupe LVMH, La Samaritaine était le plus imposant et le plus emblématique des grands magasins parisiens jusqu'à sa fermeture pour raisons de sécurité en 2005. Dans les 48 000 m² de ses bâtiments de style Art nouveau et Art déco oeuvres des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage, déclarés monuments historiques, on « y trouvait de tout » selon le slogan de l'époque.

Les grandes batailles judiciaires autour de sa rénovation ont montré l'importance de convaincre de la pertinence et de la qualité du projet, notamment les riverains. Une Maison du Projet va donc prochainement ouvrir, les mercredis, vendredis et samedis de 13h à 20h. Les visiteurs pourront notamment visiter virtuellement le futur site au travers d'une réalisation en réalité virtuelle utilisant le casque HTC Vive. Cette visite virtuelle a été créée par la start-up parisienne Arforia.

Un projet mixte pour une cible mixte

Le propre de ce genre de visite virtuelle est de permettre à l'utilisateur de déplacer librement son regard. Les mouvements sont repérés par les capteurs du casque et modifient en conséquence la vision délivrée. Le but est une parfaite prise de conscience des volumes et des détails du projet. Vision aérienne ou en simulation d'un parcours client, le visiteur pourra ainsi découvrir les trois cours, éclairées naturellement et alternant les offres commerciales (beauté, équipement de la personne dont les vêtements, épicerie, librairie, restauration...).

Pour Jean-Jacques Guiony, président de La Samaritaine, « la rénovation en cours est un projet privé d'intérêt général. » 2400 emplois vont être créés sur place (dont une partie de transfert dans les postes administratifs). Le projet architectural, avec la façade en verre créée par l'agence d'architecture Sanaa, veut allier la modernité et la tradition, qu'il s'agisse des escaliers monumentaux intérieurs comme les façades de la Rue de Rivoli.

Les contraintes de sécurité, plus fortes aujourd'hui qu'en 1870, comme de respect du patrimoine architectural, ont obligé le groupe LVMH à faire de La Samaritaine un projet mixte. La partie « Grand Magasin » n'occupera donc plus tout le site, des bureaux et des services (comme un hôtel) venant en occuper une partie. Côté clientèle, de la même façon, les Parisiens sont autant visés que les touristes alors que le site se situe à cent mètres du Louvre.