La multiplication des pannes, la maintenance des postes de travail que la DSI n'a pas pour rôle de gérer engendre des malentendus et des pertes de productivité. L'autonomie du salarié, apparente, est en fait difficile à percevoir. Les règles internes sont codifiées et souvent rigidifiées par l'informatique, même si l'autonomie est favorisée. Les objectifs sont plus facilement vérifiables, donc le contrôle peut être plus omniprésent. Certaines habitudes collectives ont disparu, d'autres apparaissent, moins formellement autour des projets, avec une nouvelle efficacité mais aussi de nouvelles règles d'exclusion. C'est là où le rapport du CAS montre sa subtilité, il montre l'effet rouleau compresseur des TIC  mais aussi un mélange d'effets positifs et négatifs avec ses derniers développements.

Des managers déroutés

Par ailleurs, la capacité des managers à bien gérer ces outils devient très floue. L'appropriation individuelle ou par certains collectifs des TIC peut faciliter ou réduire leur pouvoir. Les nouvelles formes d'impulsion, de contrôle, de dynamiques sont plus délicates à identifier. De même que les nouvelles approches des salariés, habitués à leurs pratiques en tant que particuliers et moins à l'aise dans l'univers professionel.

Une troisième évolution est à venir, remarque le consultant Anthony Poncier, directeur au cabinet Lecko. Après la révolution de la micro informatique dans les années 80, celle d'Internet il y a quinze ans et des téléphones mobiles, la nouvelle vague est celle des réseaux sociaux. Avec selon lui les mêmes appréhensions et les mêmes blocages en entreprise. En clair, les deux précédentes révolutions dans le travail n'ont pas été vraiment digérées qu'en arrive une  nouvelle. On a pas fini de parler du rapport du CAS. Au fait, qu'en pensent employeurs et salariés ?