Magic Leap reste encore mystérieuse sur les solutions de réalité augmentée qu’elle développe, mais la start-up installée à Dania Beach, en Floride, donne l’impression d’avoir beaucoup d’énergie sous le capot. Une petite visite sur son site web donne le ton avec l’arrivée impressionnante d’une vague projetant une baleine avec force éclaboussures au beau milieu d’un gymnase devant les yeux ébahis de dizaines d’enfants. Il est vrai que Magic Leap a démarré sous de très bons auspices en bénéficiant de 542 M$ d’investissement dans un tour de table conduit par Google et du soutien direct de son CEO Sundar Pichai qui siège au conseil d’administration de la jeune société. Celle-ci serait déjà valorisée plus d’un milliard de dollars.

Rony Abovitz, le CEO de Magic Leap, a été interviewé cette semaine dans le cadre de la conférence WSJD organisée par le Wall Street Journal à Laguna Beach en Californie. Il a produit deux exemples de vidéos donnant un aperçu du type de visualisation que sa technologie de projection rétinienne permettra d'obtenir dans le monde réel quand ses produits seront finalisés.

La vidéo présentée montre d'abord un petit robot malicieux qui se dissimule sous un bureau, puis un système solaire projeté devant soi.

Selon le CEO, le produit en cours de réalisation sera petit, autonome et il pourra s’utiliser facilement en public. Il s’agit d’un dispositif de type lunettes ou casque, concurrent d’un Hololens développé par Microsoft. Il y a quelque mois, la start-up avait déjà montré une vidéo surprenante où l’on voyait l’utilisation d’une arme issue de l’univers Steampunk désintégrant des avatars flottant dans l’univers réel. Et, selon Rony Abovitz, les recherches de Magic Leap n’ont rien de théorique. La société se prépare à sortir « des millions de choses ». Pour l’instant, elle n’est pas encore prête à annoncer une date de livraison, a concédé le CEO, mais elle ne serait pas loin du but.

Une journée dans l'univers steampunk de Magic Leap.

Magic Leap dispose d’un SDK et convie régulièrement des équipes de développeurs à concevoir des applications, notamment dans le cadre de hackathons. Pour mettre au point ses produits, elle s’est installée dans une ancienne usine de Motorola. La conception de ses solutions aurait beaucoup emprunté à la recherche chirurgicale, secteur dans lequel a précédemment évolué le CEO de Magic Leap. Parmi les applications déjà développées, on trouve une concrétisation beaucoup plus prosaïque : un cours de cuisine qui projette une main et un four devant les yeux de l’utilisateur pour expliquer comment faire des macaronis au fromage.