Hier, mardi 6 octobre, le géant Microsoft et l'Institut national de recherche en informatique et automatique (Inria) ont renouvelé pour quatre ans leur partenariat autour de la recherche en logiciel. Steve Ballmer en personne, Président et CEO de Microsoft, a consacré plus d'une heure de son emploi du temps très chargé de la journée, à parrainer cette signature. Valérie Pécresse, Ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur a également tenu à être présente. Les deux VIP entouraient Michel Cosnard, PDG de l'Inria et Andrew Herbert, directeur général de Microsoft Research à Cambridge au Royaume-Uni. Cette collaboration, officialisée il y a quatre ans entre le géant du logiciel et l'institut de recherche français, s'est focalisée sur deux domaines de travail que sont les méthodes formelles pour la qualité et la sécurité logicielle, et les outils et méthodes informatiques au service des sciences. Dans un entretien accordé au MondeInformatique.fr, Michel Cosnard et Andrew Herbert, ont évoqué entre autres l'intention des deux partenaires de poursuivre prochainement une troisième voie : les environnements pour les architectures multicoeurs. Ballmer : « j'ai rencontré certains de mes héros dans ce laboratoire ! » Pour Steve Ballmer, ce partenariat est « bon pour Microsoft, bon pour l'Inria, mais aussi bon pour l'avancée des sciences informatiques et pour l'innovation. » Il a souhaité rappeler combien la recherche était essentielle chez Microsoft. « C'est la raison pour laquelle nous investissons 9 Md$ annuels en R&D - et 600 M$ rien qu'en Europe. Ce qui peut paraître beaucoup en ces temps difficiles, mais est indispensable. C'est la preuve de notre engagement vis à vis de la recherche, mais aussi de l'innovation. » Puis le successeur de Bill Gates a évoqué l'émotion très personnelle qu'il avait éprouvée à la création de ce centre de recherche : « Les mathématiques ont été mon sujet d'études à l'université. Et dans ce laboratoire commun, j'ai rencontré certains de mes héros ! » Quant à Valérie Pécresse, elle a rappelé sans complexe au patron du numéro un mondial du logiciel qu'il devenait de plus en plus intéressant d'investir dans la recherche en France puisque le crédit impôt recherche avait triplé depuis la création du centre commun. « Il est encore plus intéressant d'investir dans l'Inria qu'il y a 4 ans, et je voulais vous le dire. » Mais la ministre a aussi ajouté qu'une telle « politique fiscale n'aurait pas de sens, si la France n'avait pas aussi un environnement de recherche du plus haut niveau. « Vous avez choisi un pays dynamique où l'informatique est une des trois priorités de la recherche. » Comme prévu, tous les résultats sont à la disposition de la communauté scientifique Sans surprise, les protagonistes se sont félicités de la réussite de leur partenariat. Plusieurs projets se sont déjà concrétisés parmi lesquels le dictionnaire numérique DDMF de fonctions mathématiques et un système de vérification des preuves pour les programmes TLA+ en environnements distribués. 118 articles ont déjà été publiés sur les deux thématiques traitées par le centre Inria/Microsoft durant ces quatre dernières années. « Les six projets sur lesquels des résultats ont déjà été obtenus ont tous été publiés et mis à la disposition de la communauté scientifique, comme prévu », a aussi tenu à préciser Michel Cosnard. Enfin, comme l'a ajouté Andrew Herbert dans son discours précédant la signature officielle, de nombreux jeunes chercheurs ont été formés dans le cadre de cette collaboration. Le centre commun réunit une vingtaine de chercheurs de Microsoft et de l'Inria qui travaillent avec une cinquantaine d'autres chercheurs issus du CNRS, de l'Ecole Normale Supérieure, de Polytechnique, de l'Université Paris Sud, etc. En revanche, ni Microsoft ni l'Inria n'ont précisé les montants qui seraient investis dans cette seconde période de leur partenariat.