L'OSI (Open Source Initiative), organisme en charge d'approuver la compatibilité d'une licence avec le modèle Open Source, entame une réorganisation de son classement des licences. Objectif : en raccourcir la (trop) longue et déroutante liste (près de cinquante licences y sont actuellement recensées), très controversée par la communauté des développeurs. Et, dans la foulée, de redorer son blason auprès de ces mêmes développeurs, en durcissant le processus de certification de licence, « OSI-approved ».

L'organisme a ainsi décidé d'opérer un classement « objectif » en trois catégories, favorisant, de fait, les licences les plus populaires, au détriment d'autres, plus exotiques. Sous l'étiquette Preferred (« Recommandée »), l'organisme entend ainsi recommander un groupe réduit de licences compatibles, pouvant librement interagir. Espérant, au passage, soulager les développeurs du risque d'incompatibilité. Y sera notamment établi un top 6 de licences couvrant entre 80 et 90 % des applications Linux du marché : notamment la GPL, la Lesser GPL, l'Apache Software License, la BSD et la Mozilla.
Les deux catégories annexes devraient, quant à elles, être estampillées Ordinary (« ordinaire ») et Deprecated (comprendre « déconseillé »). Une définition plus précise doit encore être décidée, indique l'OSI, mais, au final, « l'objectif est de décourager la publication de code sous les licences qui ne seront pas répertoriées Preferred ».

« Le processus de reclassement devrait durer six mois », commente un membre de l'OSI. Un livre blanc devrait par ailleurs être publié sur le site Internet de l'organisation.

L'OSI, souvent jugée trop laxiste par la communauté Open Source dans son processus de certification, doit également faire face à une réorganisation interne. Rappelons qu'en février, l'organisme a mis à la retraite son président et fondateur, Eric Raymond. Plus récemment, l'OSI a ouvert son comité de direction à des représentants internationaux (hollandais, taiwanais, brésiliens et sri lankais ) – de 6, ils passent à 9 membres –, espérant donner une dimension « plus internationale » à l'organisation.