Forum mondial de rencontres de gens du Libre, l'Open World Forum (1er et 2 octobre à Paris) a évidemment fait la part belle aux représentants du secteur public, historiquement grand promoteur de l'Open Source. Jeudi matin, Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris chargé de l'innovation, de la recherche et des universités, est venu témoigner du soutien de Paris à la cause des logiciels libres, suivi par Jean-Baptiste Roger, conseiller technique en charge des NTIC au Conseil régional d'Ile de France, qui a confié son ambition de faire de sa région "la première en Europe en matière d'Open Source". En ce vendredi matin, des représentants venus notamment du Brésil, de Grande-Bretagne, d'Allemagne et des Pays-Bas sont venus enrichir le débat. Et ont cette fois insisté sur le pragmatisme, et l'intérêt de promouvoir avant tout les standards ouverts. Pour Pim Bliek, monsieur standards et logiciels ouverts des Pays-Bas, le coût n'est qu'un facteur secondaire dans le choix de l'Open Source. "Cela a un intérêt dans le long terme, a-t-il dit, mais même si c'était à coût équivalent, le choix des standards ouverts resterait." Il a donné l'exemple de la migration des données des citoyens déménageant d'un endroit à l'autre : "avant, il fallait imprimer tout le dossier, aujourd'hui, cela peut se faire électroniquement." Une incitation européenne l'interopérabilité et au partage de code Karel de Vriendt, qui dirige l'IDABC (Interoperable delivery of european e-government services to public administrations, businesses and citizens), organisme mis en place par la Commission européenne pour encourager l'interopérabilité et le partage entre les collectivités publiques européennes, a abondé dans ce sens. "Les administrations dépensent des millions dans des logiciels faits sur mesure", a-t-il indiqué. Pour lui, cette gabegie peut se résorber par le recours à des standards ouverts, facilitant l'interopérabilité. Puis vient le partage de code, pour éviter de dépenser de l'argent à faire la même chose que le voisin. C'est en combinant ces deux facteurs que l'Open Source devient un choix évident. Florian Schiessl, qui conduit la migration de la ville de Munich aux logiciels Open Source, n'a pas dit autre chose, quand il estime que le fait de s'appuyer sur des standards ouverts et du code ouvert donne la possibilité à tout le monde d'apporter sa pierre à l'édifice. Il aura aussi contribué à la réflexion sur les retours d'expérience en expliquant qu'il n'y a pas d'obstacle technique que l'Open Source ne puisse surmonter. Le seul problème est en fait culturel : il faut surmonter la peur du changement que cela induit chez les utilisateurs.