En réaffirmant l'importance de l'Open Source et des technologies de virtualisation, lors de sa visite parisienne mardi dernier, le co-fondateur de Sun, Scott McNealy, avait invité son auditoire à ne pas manquer les annonces de Jonathan Schwartz, le lendemain sur OpenWorld (grand-messe annuelle d'Oracle, San Francisco, 11-15 novembre). L'intervention californienne du PDG de Sun a effectivement confirmé l'arrivée de xVM, une plateforme gratuite de virtualisation et d'administration de centre de données sur laquelle le fournisseur avait déjà laissé filtré des informations. Pour Jonathan Schwartz, cette annonce capitalise sur des années de recherche en virtualisation autour de la plateforme Java, du système d'exploitation en Open source OpenSolaris et du processeur UltraSparc. Le dirigeant de Sun prévoit d'investir quelque 2 milliards de dollars en recherche et développement sur sa famille xVM. Les premiers produits livrés seront l'hyperviseur xVM Server et xVM Ops Center, une console d'administration unifiée (livrée sous licence GPLv3) qui permettra de gérer à la fois les éléments virtuels et physiques de la plateforme. Une touche de Xen et une pleine mesure de ZFS De même qu'Oracle, qui annonçait deux jours plus tôt sa propre offre de virtualisation de serveurs, Sun exploite dans son hyperviseur une partie du code développé par la communauté Open Source Xen. xVM Server va permettre de virtualiser des environnements mixtes, sous OpenSolaris, Linux et Windows. Ces deux derniers, considérés comme des « instances invitées », bénéficieront alors de la technologie d'auto-dépannage Predictive Self-Healing d'OpenSolaris et de son serveur de fichiers 128 bit ZFS, qui fournit ici ses capacités de virtualisation du stockage. Le tout sur des infrastructures HP, Dell, IBM et Sun. Jonathan Schwartz souligne l'intérêt de prendre en compte l'ensemble des ressources dans la virtualisation, et notamment le stockage. Le dirigeant a évoqué au passage le procès que lui intente en ce moment même NetApp autour de ZFS. Scott McNealy l'expliquait mardi dernier : « En 1984, nous avons mis en Open Source NFS, ce qui est un cadeau énorme. NetApp s'en est emparé, sans un merci [...]. Vingt ans après, nous livrons ZFS, encore une fois en Open Source, et là nous n'avons pas de merci mais un procès ! » C'est pourquoi, comme l'a déjà raconté Jonathan Schwartz dans son blog, Sun s'est senti outragé et a décidé de répliquer en intentant un procès, respectant ainsi son principe de n'utiliser son portefeuille de brevets que « de façon défensive ». Le patron de Sun est revenu par ailleurs sur les atouts de l'Open source qui a permis une rapide adoption d'OpenSolaris et ZFS dans le monde entier, par des utilisateurs qui n'auraient sans doute jamais installé de matériel Sun. openxvm.org, une communauté pour xVM S'il en était encore besoin, le PDG n'a pas manqué de souligner les économies d'énergie générées par la virtualisation, à l'unisson avec les orateurs qui l'avaient précédé en début de semaine sur la scène d'OpenWorld (les dirigeants d'AMD, d'Intel ou de HP). « Le coût de l'énergie dépensée pour exploiter les serveurs finit par dépasser le coût des serveurs eux-mêmes », a-t-il rappelé. Enfin, Sun entend créer une communauté autour de xVM, afin d'assurer à l'offre une large adoption et de conforter son engagement auprès de ses utilisateurs, notamment ceux « qui ne peuvent pas payer le logiciel », affirme Jonathan Schwartz. « C'est un engagement que nous ne prenons pas à la légère. »